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[CRITIQUE] Creation of the Gods I: Kingdom of Storms – coup d’état divin

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Par Vincent Pelisse

Adapté du célèbre roman L’Investiture des Dieux il y a 4 siècles, contant l’une des plus grandes légendes chinoises, sur fond de réalité historique, Creation of the Gods: Kingdom of Storms est le premier volet d’une trilogie, ayant cartonné en Chine (60 millions d’entrées), et qui arrive dans nos salles exclusivement ce week-end du 10-11 février. Une fresque historique visant à raconter la prise de pouvoir des Zhou sur le cruel Roi Shang, et à familiariser un plus large public aux mythes et légendes du pays.

Cela fait déjà quelques années que la Chine (continentale) produit énormément de films en costumes d’époque, depuis l’arrivée du numériques et des techniques d’images de synthèse, que ce soit à travers de plus gros budgets comme celui-ci ou des petits films destinés au marché vidéo (qu’il ne faut pas bouder !). Le résultat à l’écran en matière d’effets spéciaux est assez aléatoire dans ce genre de films, de même que dans de nombreux gros films Indiens, les effets spéciaux numériques peuvent ne pas être aboutis (l’artisanat et l’économie du milieu fonctionne différemment en Asie), mais ce qui compte ce sont les intentions de mise en scène et souvent la générosité qui en découle.

Concernant Creation of the Gods, non seulement l’ambition visuelle est impressionnante, mais la quasi totalité des CGI (décors et créatures) sont éblouissants, et si une minorité sont un peu balbutiants, c’est pour servir des idées très stimulantes. On ne peut pas dire que ce premier volet soit le plus chargé en scènes d’action, mais le réalisateur montre une certaine habileté à harmoniser sa mise en scène avec les effets spéciaux, là où la plupart des cinéastes engagés par de gros studios hollywoodiens n’ont strictement aucune idée de comment les exploiter. Un savoir-faire qui se déploie ici pour créer un spectacle généreux, tout en exploitant la mythologie chinoise et un certain bestiaire fantastique des plus fascinants.

Beaucoup de films historiques et de chevalerie chinoise souffrent d’intrigues alambiquées, aux enjeux opaques, et l’on pouvait craindre que ce serait également le cas ici, vu l’ampleur du récit. Cependant, mis à part un décalage culturel pouvant dérouter certains spectateurs non initiés, et un étalage de noms difficiles à retenir, la narration se révèle assez fluide, resserrant l’intrigue de palais à un conflit shakespearien, envenimé par la présence malveillante d’un démon renard dans le corps de la concubine du Roi Shang. Ainsi, le film se retrouve très rythmé, et malgré le faible nombre de séquences d’action, on reste captivés pendant ces 2h28 qui paraissent durer une de moins.

Creation of the Gods: Kingdom of Storms est un solide premier volet d’une trilogie semblant hautement ambitieuse, proposant un spectacle merveilleux aux décors et costumes somptueux, qui ravira les amateurs de fantasy, et ceux qui s’intéressent à la culture chinoise de manière générale. Un blockbuster qui démontre encore une fois que les américains n’ont pas le monopole du savoir-faire des grands spectacles. À retrouver dans les salles françaises exclusivement ce week-end de célébration du nouvel an lunaire.

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms de Wuershan, 2h28, avec Xiang FEI, Shi YU, Xuejian LI, Bo HUANG – Sortie au cinéma exclusivement le 10 et le 11 février 2024

8/10
Total Score
  • Vincent Pelisse
    8/10 Magnifique
  • Alexeï Paire
    8/10 Magnifique
  • JACK
    7/10 Bien
    Si son bestiaire fantastique et ses séquences d'action impressionnent, Creation of the Gods surprend surtout pour la lisibilité de son intrigue (faite de trahisons et d'héritages pas faciles). La trilogie s'ouvre sur un premier volet solide, au rythme inégal mais bourré d'ambition.
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