Louan Nivesse

[CQL’EN BREF] Moi, moche et méchant 4 (Patrick Delage & Chris Renaud)

Moi, moche et méchant 4 s’affiche comme une tentative désespérée d’exploiter une franchise familiale, rappelant une vache à lait pressée jusqu’à la dernière goutte. Le film s’ouvre sur Gru, toujours incarné par la voix de Gad Elmaleh, embarqué dans une nouvelle aventure rocambolesque. Après avoir capturé l’insaisissable Maxime Le Mal (Alex Lutz), il aspire à une tranquillité familiale. Cependant, l’intrigue, tel un mirage, se dissipe rapidement en pitreries incohérentes. Les personnages sont négligés, et même les enfants adoptés de Gru disparaissent de l’écran. Seule Poppy, une nouvelle venue ambitieuse, apporte une lueur d’intérêt en manipulant Gru pour devenir méchante. Ce segment, rare moment de profondeur, tranche avec le reste du film, qui n’est qu’une succession de sketches décousus. Les autres personnages, y compris Lucy Wilde, l’épouse de Gru, sont relégués à des rôles insignifiants. Les emprunts et références à diverses œuvres du cinéma d’espionnage et de science-fiction, allant des 4

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Louan Nivesse

[CQL’EN BREF] Sans un bruit : Jour 1 (Michael Sarnoski)

Les deux films précédents de John Krasinski, Sans un bruit, dépeignent la lutte acharnée d’une famille de réfugiés tentant de survivre dans un monde ravagé par des monstres extraterrestres, sensibles au moindre bruit. Ces œuvres, bien que modestes, parviennent à distiller une tension palpable et à offrir quelques sursauts de frayeur. Malgré cela, le premier opus hésite à se débarrasser de la musique d’ambiance pendant les moments de terreur, une décision en contradiction flagrante avec son concept sonore. En dépit de l’absurdité inhérente du scénario, ce diptyque parvient à équilibrer gravité et divertissement, rendant les films captivants, surtout lorsqu’ils sont visionnés en groupe. Aujourd’hui, l’inévitable préquel, Sans un bruit : Jour 1, voit le jour. Ce nouvel opus adopte une approche quelque peu différente, oscillant entre réussite et incertitude.

Vincent Pelisse

[CQL’EN BREF] Elyas (Florent Emilio-Siri)

Florent Emilio-Siri, réalisateur du biopic acclamé Cloclo et du mémorable Nid de Guêpes sorti il y a 20 ans, revient au cinéma d’action avec Elyas, un thriller tendu porté par Roschdy Zem. Si le postulat de départ – un garde du corps engagé pour protéger une petite fille et sa famille – rappelle fortement l’excellent Man on Fire de Tony Scott, le film évite rapidement toute comparaison supplémentaire.

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Louan Nivesse

[CQL’EN BREF] Border Line (Alejandro Rojas & Juan Sebastián Vasquez)

En ces temps troublés, où l’actualité est empreinte de xénophobie, de racisme, et d’une montée inquiétante de l’extrême droite, il est crucial de faire face à cette peur systémique, exacerbée par de nombreux gouvernements à travers le monde. Si l’Amérique de Trump n’est pas pionnière en la matière, elle en offre néanmoins un exemple éloquent, dont les séquelles demeurent palpables. C’est précisément le sujet de Border Line réalisé par Alejandro Rojas et Ruan Sebastian Vasquez. Diego (interprété par Alberto Ammann) et Elena (incarnée avec brio par Bruna Cusí) quittent Barcelone pour s’installer aux États-Unis. Leur arrivée à la douane prend une tournure dramatique. Les contrôles se multiplient, la confusion et l’angoisse s’installent : qu’ont-ils bien pu faire ? Les spectateurs, emportés dans ce périple, ne connaissent guère mieux le couple, mais leur désarroi et leur incompréhension créent une empathie immédiate. Cette capacité des réalisateurs à jouer avec nos émotions rend

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Louan Nivesse

[CQL’EN BREF] Anzu, chat-fantôme (Yoko Kuno & Nobuhiro Yamashita)

Avec Anzu, chat-fantôme, le duo Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita inscrit leur film dans un hommage au studio Ghibli, et notamment aux œuvres de Hayao Miyazaki. On y suit Karin, 11 ans, abandonnée par son père chez son grand-père, le moine d’une petite ville côtière de la province japonaise. Celui-ci demande à Anzu, son chat-fantôme jovial et serviable, bien qu’assez capricieux, de veiller sur elle. Anzu a la particularité d’être un peu désagréable, provocateur et surtout de parler, ayant 37 ans. On va être clair tout de suite : il fait des pets constitués de fumée rose, ce qui est le principal problème de ce film d’animation japonais. Clairement, il est puéril. Même s’il parle d’amitié, de relations de confiance, de la disparition du père – de la figure parentale – et d’inclusion dans un groupe, notamment en faisant de nouvelles connaissances, ce sont des thèmes importants pour les enfants,

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