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[CQL’EN BREF] Sans un bruit : Jour 1 (Michael Sarnoski)

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Par Louan Nivesse

Les deux films précédents de John Krasinski, Sans un bruit, dépeignent la lutte acharnée d’une famille de réfugiés tentant de survivre dans un monde ravagé par des monstres extraterrestres, sensibles au moindre bruit. Ces œuvres, bien que modestes, parviennent à distiller une tension palpable et à offrir quelques sursauts de frayeur. Malgré cela, le premier opus hésite à se débarrasser de la musique d’ambiance pendant les moments de terreur, une décision en contradiction flagrante avec son concept sonore. En dépit de l’absurdité inhérente du scénario, ce diptyque parvient à équilibrer gravité et divertissement, rendant les films captivants, surtout lorsqu’ils sont visionnés en groupe. Aujourd’hui, l’inévitable préquel, Sans un bruit : Jour 1, voit le jour. Ce nouvel opus adopte une approche quelque peu différente, oscillant entre réussite et incertitude.

Copyright Paramount Pictures

Prenant la relève, Michael Sarnoski, réalisateur du remarquable Pig sorti il y a quelques années, semble aspirer à créer un drame à deux personnages, sombre et introspectif, sur fond de film de monstres extraterrestres terrifiants. Heureusement, le duo de protagonistes parvient en grande partie à relever ce défi. En particulier, l’une des héroïnes doit livrer plusieurs monologues poignants sur sa volonté de rencontrer la mort selon ses propres termes, souvent prononcés alors que son personnage endure des douleurs physiques insoutenables dues à sa maladie. Le sentiment d’intimité que Jour 1 développe entre ces deux étrangers est étonnamment puissant et efficace. D’un autre côté, le film manque cruellement de frayeurs innovantes et de séquences de suspense soutenues. Nos deux protagonistes se déplacent constamment : ils avancent, un bruit surgit, ils se cachent, puis se déplacent à nouveau. Cette répétition donne l’impression d’une progression narrative stagnante dans leur quête de pizza.

De plus, bien qu’il soit intrigant de maintenir le mystère autour des créatures envahissantes, après trois films, le spectateur aspire à davantage de détails. Quelques indices sur leurs objectifs, capacités ou faiblesses seraient les bienvenus. Les deux films précédents, bien que modestes dans ce domaine, fournissaient un contexte plus riche. Une scène en particulier montre Eric découvrant un nid, mais cela ne fait que soulever de nouvelles questions sans apporter une tension véritablement palpitante. En fin de compte, bien que cette entrée soit axée sur l’étude des personnages, et qu’elle réussisse souvent dans cet aspect en offrant une variation intéressante par rapport à la formule précédente, cela se fait au détriment du développement du thriller de science-fiction, potentiellement plus captivant pour le public. Au moins, celui-ci a le mérite d’être véritablement silencieux.

Sans un bruit: jour 1 de Michael Sarnoski, 1h39, avec Lupita Nyong’o, Joseph Quinn, Alex Wolff – Au cinéma le 26 juin 2024

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