[CRITIQUE] Army of Thieves – Ein braquage ‘Deutsche Qualität’

Quelques semaines seulement après la sortie de son film Justice League, qui a fait couler beaucoup d’encre, le cinéaste Zack Snyder a annoncé qu’il réalisait un film pour Netflix qui jetterait les bases d’un tout nouvel univers cinématographique. Il s’agissait de Army of the Dead, un film d’action et d’horreur étonnamment amusant qui ressemblait beaucoup à un mélange de De l’or pour les braves, Braquage à l’italienne et Dawn of the Dead. Snyder n’a pas perdu de temps pour annoncer le prochain volet, un préquel centré sur l’un des personnages les plus mémorables du premier film : Army of Thieves. Celui-ci se déroule environ six ans avant les événements de Army of the Dead, ce qui la place près du début de l’épidémie de zombies. Mais ne vous attendez pas à ce que les morts-vivants jouent un rôle ici. Il s’agit plutôt d’un film de braquage centré sur Ludwig Dieter (Matthias Schweighöfer), un perceur de coffres-forts comiquement nerveux. Le film retrace son histoire, révélant ce qui l’a conduit à devenir un perceur de coffres criminel et comment il a été choisi pour le travail à Las Vegas dans le premier film. Je ne suis pas sûr que tout le monde réclamait une histoire d’origine de Dieter, mais nous l’avons quand même eue.

Army of Thieves nous présente l’Allemand nerveux avant qu’il ne devienne Ludwig Dieter. Il s’agit d’un modeste caissier de banque, d’un YouTubeur raté et d’un passionné de braquage de coffres-forts nommé Sebastian. Après avoir posté sur sa chaîne une vidéo sur le célèbre et torturé concepteur de coffres-forts Hans Wagner, Sebastian est surpris par un commentaire contenant une mystérieuse invitation à ce qui s’avère être une compétition clandestine de braquage de coffres-forts à forts enjeux (ça existe ?). Sebastian y va et, comme on pouvait s’y attendre, gagne, mais il s’avère que c’est plus qu’une compétition. Il auditionne sans le savoir pour une voleuse professionnelle nommée Gwendoline (Nathalie Emmanuel) qui prépare un ambitieux casse nécessitant un perceur de coffre-fort expérimenté. Fatigué de sa routine quotidienne ennuyeuse et prêt à se libérer de la monotonie et de la banalité, Sebastian accepte de se joindre à elle et à son équipe de voleurs.

Poignée de main avec le sosie d’Hugh Jackman (de Wolverine).

Le reste de la bande de criminels de Gwendoline est composé de Korina (Ruby O. Fee), une pirate informatique chevronnée, parce qu’il faut passer outre les systèmes de sécurité, de Rolph (Guz Khan), un chauffeur expérimenté qui assure une fuite rapide et propre, et du prétentieux Brad Cage (Stuart Martin), que Gwendoline décrit comme “notre héros d’action dans la vie réelle”. Tous trois apportent de la personnalité et de la saveur à l’histoire, mais ils sont plus des rouages que des personnages significatifs. La mission est délicate : s’introduire dans les trois coffres-forts du regretté Hans Wagner, affectueusement appelés Rheingold, Valkyrie et Siegfried. Ils sont situés dans des banques “sécurisées” à Paris, Prague et St. Moritz, ce qui fournit le catalyseur pour un bon vieux film de globe-trotter. Mais sur leurs talons se trouve l’agent Delacroix d’Interpol (Jonathan Cohen), un personnage excessivement cuit dont la poursuite acharnée de Gwendoline et de son équipe est motivée par des raisons qui ne sont jamais très convaincantes.

En plus d’être la vedette du film, Schweighöfer réalise un style eurocentrique épuré qui contraste agréablement avec celui de Snyder. Non seulement Army of Thieves a un look différent, mais Schweighöfer apporte une touche beaucoup plus légère. Le film de Snyder comportait de nombreux moments drôles (la plupart de la part de Schweighöfer lui-même), mais ce film va plus loin dans l’humour et introduit même un angle romantique mignon mais trop peu esquissé pour que nous y adhérions. Il n’y a pas beaucoup de surprises dans Army of Thieves, ce qui signifie qu’il n’y a pas beaucoup de suspense. On le voit surtout dans les séquences de braquage individuelles. Pour des banques qui se donnent la peine d’avoir l’un des coffres-forts les plus impénétrables et les plus complexes jamais fabriqués, on pourrait au moins s’attendre à un dispositif de sécurité un tant soit peu compétent. Pourtant, les casses (bien que présentés comme audacieux) sont ridiculement faciles à réaliser. Un ou deux piratages par-ci, une diversion flagrante par-là. C’est fait. En toute honnêteté, chaque coffre devient un peu plus difficile, mais il est toujours difficile d’y trouver une grande tension.

Après le Docteur Cohen, voici… L’agent Cohen d’Interpole.

Il est intéressant de noter qu’en dehors de trois apparitions caméos, Army of Thieves n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur. Il y a bien quelques clins d’œil à l’insurrection zombie qui se déroule à Las Vegas et Sebastian fait parfois des rêves aléatoires où il est attaqué par des morts-vivants. Mais dans un sens, le charme de ce film réside en partie dans le fait qu’il est indépendant. Bien sûr, c’est assez léger et complètement absurde. Mais il a ses moments et les performances de Schweighöfer et Emmanuel élèvent suffisamment les choses pour retenir notre attention.

Note : 3 sur 5.

Army of Thieves disponible sur Netflix le 29 octobre 2021.

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