[CRITIQUE] D’Artagnan et les Trois Mousquetaires – Une porte d’entrée qui a du chien

Adapté d’une série animé hispano-japonaise créée et diffusée dans les années 1980, D’Artagnan et les Trois Mousquetaires se révèle être, encore, une pastille nostalgique pour les enfants d’autrefois. Ou les enfants des enfants d’autrefois. Réalisé par Toni García (son premier long-métrage) et Stephen Hughes (en tant que directeur artistique), ce long-métrage s’avère être une œuvre de transmission pour les parents ayant grandi avec la série. Dans sa structure scénaristique, D’Artagnan et les Trois Mousquetaires est une sorte d’origine story nous racontant comment les protagonistes se sont formés, qui sont-ils. Ainsi, je me doute que l’univers soit fidèle à l’œuvre d’origine. Surtout que celui-ci est adapté du roman d’Alexandre Dumas. 

Tout comme le roman d’origine, le jeune D’Artagnan quitte sa Gascogne natale pour se rendre à Paris avec pour ambition de devenir Mousquetaire du Roi. À peine arrivé, celui-ci tombe sous le charme de la douce Constance, la dame de confiance de la Reine… Intrépide et ne refusant aucun combat, il se rend vite indispensable auprès des trois mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis qui l’intègrent dans la célèbre garde du Roi. Ensemble ils vont devoir déjouer un complot imaginé par le Cardinal de Richelieu et retrouver le collier de la Reine ! Les modifications par rapport à l’œuvre de Dumas se distillent dans le ton de cette récente adaptation. Beaucoup plus enfantin, comique, cartoonesque et zoologique : D’Artagnan et les Trois Mousquetaires est abordable pour les plus jeunes bambins, de préférence ceux qui ne connaissent pas l’histoire d’Alexandre Dumas. Perspicace, fluide dans sa narration, l’œuvre se décèle facilement à la suite d’un tempo doux, commun. Cependant, l’animation en relief, bien que séduisante dans les plans larges, n’arrive pas à convaincre pleinement surtout lors des gros plans où la profondeur de champ paraît abusivement accentuée. Une animation trop télévisuelle pour être au cinéma, à la limite de la cinématique de jeu vidéo par moments. C’est dommage. 

Ce qui fait que le rythme paraît imparable, en outre, c’est que la bande originale de Manel Gil-Inglada est omniprésente. Ordonnée, homogène avec les émotions et les actions, elle enveloppe l’ambiance globale sans pour autant marquer nos pensées. Harmonieuse et basique. Néanmoins, D’Artagnan et les Trois Mousquetaires embarque grâce à son doublage français prestement mené qui nous fait croire en ces rôles, à cette aventure d’action. Par malheur, n’ayant pas le matériel requis, je ne peux vous communiquer le casting vocal qui colle précisément à l’univers et aux caractères des divers protagonistes. Mention spéciale au comédien derrière le Cardinal de Richelieu qui réussit parfaitement à retranscrire l’espièglerie et la cruauté de son personnage. On oublie trop souvent de mentionner le doublage français de nos films d’animation quand ils sont de bonne qualité et ici, il est tout particulièrement remarquable. 

D’Artagnan et les Trois Mousquetaires peut faire peur, il m’a fait peur. Or, l’aboutissement est étonnamment passionnant. Là où l’animation est inégale, l’aventure se délecte sans désagréments grâce à une noble association sonore. La bande originale, le doublage, les bruitages, tout est délicieusement bien mélangé pour entraîner les plus adultes mais surtout faire rêver les plus jeunes. Loin d’être le film d’animation novateur, celui-ci peut être, pour un enfant, une porte d’entrée fiable dans le récit de Dumas et même dans une salle de cinéma. 

Note : 3 sur 5.

D’Artagnan et les Trois Mousquetaires au cinéma le 25 août 2021.

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