[CRITIQUE] The Cursed Lesson – Mettre de l’horreur pour pas grand chose

The Cursed Lesson semble effleurer un thème sous-jacent sur l’obsession de la société pour le matérialisme et les apparences, ainsi que sur les efforts déployés par les individus pour s’y conformer. Cependant, pour le discerner, il faut plisser les yeux, sauter quelques logiques et se livrer à une gymnastique mentale exigeante. Le film tente de jongler avec diverses idées sans jamais s’engager pleinement dans aucune. Il semble davantage le produit d’un studio que la vision authentique et singulière d’un réalisateur (d’autant plus qu’il y a deux réalisateurs crédités pour le film).

The Cursed Lesson, un film d’horreur coréen, gravite autour d’un camp de yoga coûteux promettant des résultats spectaculaires à ses étudiants. Les quatre femmes qui s’inscrivent bientôt découvrent que quelque chose cloche dans la structure même de ce camp. Alors que des incidents étranges se multiplient, elles commencent à douter de la nature du camp. Il débute de manière intrigante, nous permettant de nous connecter avec Hyo-jung (Lee Chae-young), le personnage principal, dès les premières minutes. Nous éprouvons une véritable empathie pour Hyo-jung, dont les peurs et les faiblesses transparaissent sous une façade en apparence parfaite. Ses insécurités la conduisent à s’inscrire à un cours de yoga coûteux mais efficace, qui se révèle être un camp où les participants doivent abandonner leurs appareils électroniques, les coupant ainsi du monde extérieur et de toute possibilité de rechercher les événements étranges survenant autour d’eux. Cependant, une fois que le film expose sa véritable prémisse, il s’égare dans un enchevêtrement incohérent de pièces disparates. Une dose importante de surnaturel est atténuée par une horreur psychologique, tandis que des scènes esthétiquement plaisantes, parfois excessivement suggestives, et des images sans réelle substance se perdent dans un récit incertain.

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Bien que l’élément horrifique soit présent, il manque cruellement d’un thème unificateur. Les personnages sont confrontés à des créatures surnaturelles, et le film déborde de sang et de fluides corporels variés, mais aucune idée centrale ne guide cette horreur. La conclusion, en particulier, avec sa révélation soudaine qui semble invalider tout ce qui a été vu précédemment, témoigne d’une tentative frustrante de susciter une réflexion sans réelle profondeur, apparaissant davantage comme une décision commerciale visant à générer du buzz plutôt que comme une réflexion artistique authentique. Les flashbacks utilisés pour « prouver » la légitimité de cette conclusion ne font qu’accentuer l’aspect artificiel du scénario, sans parvenir à combler les lacunes narratives évidentes.

Le seul aspect où le film trouve une certaine clarté est visuel, notamment dans sa direction artistique et son casting. Les motifs serpentins, bien que parfois trop évidents, imprègnent l’ensemble du film, tandis que les acteurs semblent avoir été choisis plus pour leur apparence que pour leurs talents d’acteurs, ce qui les rend agréables à regarder, en adéquation avec l’importance accordée aux apparences et à la beauté dans le récit. Toutefois, des images dépourvues de récit ne suffisent pas à faire un bon film, et c’est là que The Cursed Lesson échoue.

Malgré son esthétique plaisante, le film ne parvient pas à offrir une expérience cohérente ou satisfaisante. Que ce soit pour les frissons, l’histoire ou l’art cinématographique, il laisse le spectateur sur sa faim. Ironiquement, le film semble être lui-même une leçon sur ce qu’il ne faut pas faire au cinéma. Avec tous ses éléments s’éparpillant dans différentes directions, il aurait bénéficié d’une vision unifiée sous la direction d’un seul réalisateur.

The Cursed Lesson de Jai-hong Juhn et Ji-han Kim, 1h33 – Prochainement

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