[CRITIQUE] Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux – Les origines du succès

Marvel Studios a peut-être pris congé en 2020 en raison de la pandémie, mais son année 2021 s’est avérée plus importante que jamais. Deux mois seulement après le film d’espionnage Black Widow, le MCU est prêt avec un autre projet solo : Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux. Réalisé par Destin Daniel Cretton, le film introduit un tout nouveau héros dans la franchise, et il est déjà clair qu’il apparaîtra dans plusieurs autres projets à venir. Les non fans de comics ne sont peut-être pas aussi familiers avec Shang-Chi, c’est donc une bonne chose que son premier film soit unique, convaincant et émotionnel. C’est aussi l’une des meilleures origin-stories du MCU. Soutenu par la performance exceptionnelle de Simu Liu, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux est un début prometteur pour le nouveau héros du MCU.

Shang-Chi ne commence pas avec le héros principal, mais avec l’autre partie du long titre : Les Dix Anneaux, une organisation criminelle infâme déjà mentionnée dans plusieurs épisodes d’Iron Man. Le groupe est dirigé par Wenwu (Tony Leung), alias le Mandarin, assoiffé de pouvoir et détenteur d’un véritable ensemble de dix anneaux qui lui confèrent des capacités incroyables. Wenwu est particulièrement important dans cette histoire, car il est le père de Shang-Chi (Liu). De nos jours, Shang-Chi a passé les dernières années à vivre en Amérique, loin de l’emprise vicieuse de son père. Cependant, une attaque dans un bus de San Francisco amène Shang-Chi à réaliser que son passé n’est pas aussi loin derrière lui qu’il ne l’espérait. Il part alors à l’aventure avec sa meilleure amie Katy (Awkwafina) pour retrouver les membres de sa famille et affronter tout ce qu’il a fui. À première vue, Shang-Chi possède la plupart des marques de fabrique de Marvel : des répliques amusantes, des références à l’univers et une action palpitante. En même temps, il y a beaucoup d’éléments qui semblent pouvoir s’intégrer dans un drame domestique standard. Cretton, ainsi que ses collègues scénaristes Dave Callaham et Andrew Lanham, ont structuré une bonne partie de Shang-Chi comme une saga familiale enveloppée dans un film de super-héros. Des flashbacks sont tissés dans l’intrigue, offrant des nuances plus profondes à Shang-Chi, Wenwu et Xialing (Meng’er Zhang), la sœur badass du héros principal. C’est une structure unique pour un film Marvel, mais elle sert bien l’histoire. L’histoire de la famille de Shang-Chi est profonde, et en l’explorant à travers les flashbacks, Cretton, Callaham et Lanham donnent l’impression que tous ces personnages ont toujours fait partie du MCU.

Zhang Yimou by Marvel Studios

En faisant commencer Shang-Chi par Wenwu, Cretton envoie immédiatement le message qu’il ne sera pas comme les autres méchants de Marvel. La franchise est connue pour produire des méchants décevants, mais Wenwu est l’un des meilleurs. Avec un objectif profondément personnel qui résonne avec toute sa famille, le Mandarin est glaçant et cruel, mais il conserve juste assez d’humanité pour que les spectateurs puissent ressentir de la sympathie. Le fait que ce soit Leung, l’icône de Hong Kong, qui l’incarne, n’est pas pour rien : avec son regard d’acier et son physique, il rend Wenwu encore plus fascinant. Et pourtant, Shang-Chi appartient vraiment à Liu et à son nouveau héros. Portant une histoire plus lourde que la plupart des héros Marvel, Shang-Chi équilibre l’humour typique de la franchise avec ses démons intérieurs, et Liu dépeint habilement sa nature conflictuelle. Il n’y a aucun doute : Liu est une star, et il sera très excitant de le voir continuer à s’épanouir dans le MCU. Shang-Chi bénéficie d’un casting impressionnant, avec Zhang et Awkwafina qui ont toutes deux leur propre moment pour briller, que ce soit dans des séquences d’action ou des moments plus profonds de leur personnage, ces femmes sont loin d’être unidimensionnelles. Cretton traite leurs conflits personnels avec le même respect. Michelle Yeoh, bien qu’arrivant plus tard dans le film, est une présence bienvenue en tant que personnage clé pour Shang-Chi et Xialing. 

Opération Condor sur un building de Macao.

Impatient de sortir au prochain arrêt.

Shang-Chi a de nombreux atouts en sa faveur, qu’il s’agisse des lieux magnifiques ou de la partition épique de Joel P. West. En même temps, il tombe dans quelques pièges auxquels les films Marvel sont souvent sensibles. Après avoir consacré tant de temps à un conflit ancré dans la famille et le chagrin, la bataille finale de Shang-Chi devient une autre fête de CGI avec des enjeux de fin du monde. Le film est bien plus fort lorsqu’il se concentre sur ses thèmes d’identité et de loyauté, qui se perdent parfois dans l’action grandiloquente. Ne vous y trompez pas, les scènes d’action de Shang-Chi sont vraiment les meilleures du MCU, avec le premier combat en bus et un combat sur un échafaudage à Macao. Le combat final est également palpitant, mais il perd un peu du poids émotionnel global du film. De plus, si les femmes sont toutes féroces et bien développées, la façon dont Shang-Chi traite la mère du héros (Fala Chen) donne des résultats mitigés. Son histoire suit finalement un trope fatigué, mais elle a plus de dimension que certaines mamans Marvel précédentes, ce qui aide.

En fin de compte, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux est une grande origin-story dans une franchise qui a plus d’origines que toute autre. Liu est destiné à la grandeur de Marvel, et les deux scènes post-générique offrent quelques indices sur ce qui nous attend. Les fans du MCU trouveront beaucoup de choses à apprécier dans cette nouvelle offre, tandis que les spectateurs occasionnels qui préfèrent les histoires plus personnelles pourraient être attirés par les luttes de Shang-Chi. Après tous les reports, c’est un film qui vallait bien l’attente.

Note : 3.5 sur 5.

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux au cinéma le 01 septembre 2021.

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