[CRITIQUE] Le Tailleur – Un huit-clos taillé pour la mafia

Les sous-genres du passé peuvent être amusants à revisiter. Pour Le Tailleur, nous avons droit à un thriller de gangsters qui est aussi un huit-clos. C’est-à-dire un film qui se déroule dans un seul lieu. Celui-ci ressemble beaucoup à une pièce de théâtre. Ceci étant dit, il s’agit d’un film sur des gens violents et sur l’artisan le plus froid que vous aurez le plaisir de rencontrer. Il ne s’agit pas d’une intrigue trop compliquée, mais d’une intrigue très bien ficelée.

© 2021 Focus Features, LLC.

Le Tailleur est réalisé par Graham Moore, d’après le scénario qu’il a écrit avec Johnathan McClain. Bienvenue à Chicago en 1956 et découvrez le métier de tailleur anglais, Leonard Burling (Mark Rylance). Il possède un atelier où il confectionne des costumes pour une clientèle dangereuse, un gang de mafieux local qui garde une boîte postale dans l’arrière-boutique. Sa réceptionniste est la jeune Mable (Zoey Deutch), qui rêve de voyager dans le monde entier. Une nuit fatidique, Francis (Johnny Flynn), l’homme de main de la mafia, se présente avec un Richie Boyle (Dylan O’Brien) blessé, qui se trouve être le fils du patron, Roy Doyle (Simon Russell Beale). Le monde parfaitement entretenu de Leonard est alors chamboulé.

C’est un de ces films où je ne vous dis pas grand-chose sur ce qui va se passer ensuite ou sur le passé des personnages. Disons simplement qu’il y aura quelque chose que tout le monde cherchera et quelqu’un que tout le monde voudra trouver. Il s’agit d’un thriller mystérieux où chaque personnage a son propre destin et où les gens doivent se montrer plus malins les uns que les autres pour survivre. La personnalité la plus intéressante est Leonard lui-même, un personnage qui serait à l’écart dans un film de gangsters, mais on peut dire que c’est un homme aux multiples facettes.

© 2021 Focus Features, LLC.

L’idée d’utiliser un seul lieu, avec des événements se déroulant en hors-champ, signifie que nous devons compter sur les personnages eux-mêmes pour savoir ce qui se passe, et pourquoi la dynamique du pouvoir change. La performance de Mark Rylance dans le rôle de Leonard porte le film tout au long, mais Zoey Deutch fait une bonne impression dans le rôle de Mable. Les rebondissements ne sont pas totalement inattendus, mais l’exécution est solide. La fin contient un affrontement final qui donne l’impression d’avoir été rajouté, comme si c’était dans le seul but d’ajouter une scène d’action. Je pense qu’avec un découpage convenable, on aurait pu conclure Le Tailleur sans cette scène.

Hautement recommandé aux amateurs de polars, avec quelques légères réserves. La performance des acteurs est convaincantes. Bien que de nombreux rebondissements soient prévisibles, l’exécution est plutôt vive et solide. J’ai l’impression que la fin comporte une confrontation supplémentaire dont nous aurions pu nous passer et qui n’a été ajoutée que pour ajouter du piment à l’action. Le Tailleur vaut vraiment la peine d’être regardé.

Note : 3.5 sur 5.

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