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[CRITIQUE] Entergalactic – Into the “Kid Cudi” verse

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Par Louan Nivesse

Aujourd’hui, nous ne sommes pas surpris de savoir que Netflix faisait de l’animation, ni de constater qu’il est possible de réaliser une histoire en animation mature, destinée à un public adulte. Entergalactic confirme les deux observations précédentes, se révélant être un excellent film d’animation capable de s’adresser à un public adulte. Le projet est né de Scott “Kid Cudi” Mescudi et Kenya Barris et dispose d’un casting d’acteurs de grande importance, du moins pour la version originale : de Mescudi lui-même pour le personnage principal à Jessica Williams, Timothée Chalamet, Laura Harrier, Vanessa Hudgens, Jaden Smith et Macaulay Culkin.

De nos jours, il est difficile d’atteindre un équilibre, à différents points de vue : entre vie privée et travail, entre sentiments et aspirations professionnelles, entre liberté et devoirs. Une condition dans laquelle se trouve Jabari, personnage principal d’Entergalactic, artiste à sa manière, graffeur tout juste engagé par une maison d’édition, Cosmic Comics, pour transformer en bande dessinée Mr. Rager, son personnage qui est en train de conquérir tout le monde à travers les murs de New York sur lesquels il le dessine. Le déménagement à Manhattan est pour lui un nouveau point de départ professionnel, qui pourrait aussi devenir un tournant sentimental lorsqu’il rencontre sa nouvelle voisine, Meadow, photographe et donc artiste à son tour, avec qui il découvre qu’il a des atomes crochus et une complicité prometteuse.

© Netflix

L’histoire de Jabari et de sa relation naissante avec Meadow nous implique dès le début et transmet un sentiment de chaleur qui enveloppe le spectateur et l’accompagne dans leur relation faite de petits pas, d’incertitudes, d’insécurités. Grâce à une écriture astucieuse, délicate mais profonde, qui nous présente les deux personnages et leurs ambitions, pour ensuite les faire se croiser et se heurter. La naissance et la croissance de leur relation sont narrées avec une légèreté qui n’est pas banale, avec une profondeur qui parvient également à faire entendre, à travers leurs figures, certaines caractéristiques et certains problèmes de la vie quotidienne, auxquels nous nous trouvons tous, d’une manière ou d’une autre, confrontés jour après jour : difficultés au travail, entre compromis et souhaits à réévaluer ou à reconsidérer, pressions sociales de la part des personnes qui nous entourent, attentes que nous nous sentons obligés de satisfaire, mais qui peuvent être en contraste avec nos désirs.

© Netflix

Mais Entergalactic est aussi un grand et passionnant spectacle visuel. La mise en scène est précise dans le suivi et la narration des personnages, mais elle est également prête à se laisser aller à une créativité onirique lorsque l’histoire l’exige, en suivant les rêves éveillés des différents personnages. Ce sont les séquences dans lesquelles l’histoire se libère de la prison du quotidien et s’envole très haut dans la fantaisie, avec des constructions visuelles qui font un clin d’œil au monde des clips vidéo pour soutenir et accompagner les moments musicaux d’Entergalactic, qui se déplace avec fierté et assurance entre l’art, la musique et la mode. L’image de synthèse fait bon usage de l’empreinte artistique choisie, intrigante et adaptée à la narration du film, intelligente au point de ne pas être affectée par d’éventuelles limitations techniques.

Entergalactic est une excellente surprise, un exemple d’animation pour adultes qui, je l’espère, aura d’autres retombées sur Netflix, pour élargir et augmenter l’offre de ce domaine dans lequel la plateforme opère déjà avec des critères et une passion évidente. En attendant, ce petit bijou saura vous conquérir, si vous lui en donnez la chance.

Note : 4 sur 5.
https://youtu.be/LWy6nFdM5t0

Entergalactic sur Netflix le 30 septembre 2022.

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