[CRITIQUE] 500 mètres sous terre – Le plaisir en surface

Près de dix ans après son précédent long métrage, le film catastrophe à gros budget The Tower (la réponse très tardive de la Corée du Sud à La Tour infernale), le réalisateur Kim Ji-hoon revient au genre avec 500 mètres sous terre, un blockbuster loufoque et super idiot mais indéniablement divertissant. Il n’est pas difficile de deviner que ce film raconte l’histoire d’un énorme trou dans le sol, qui s’ouvre et engloutit tout un complexe d’appartements, le conduisant à 500 mètres sous terre, ainsi qu’un groupe de personnes à l’intérieur qui doivent travailler ensemble pour survivre et s’échapper de leur situation difficile.

Kim prend environ 35 minutes pour préparer ses personnages au chaos à venir, avec une séquence d’ouverture visuellement fade et sans originalité, mais imprégnée de touches comiques légèrement agréables. Dong-won (Kim Sung-kyun), un employé de bureau, après 11 ans d’économies, peut enfin s’acheter un appartement de luxe. Un running-gag concerne ses fréquentes rencontres avec Man-soo (Cha Seung-won), un touche-à-tout voisin qui semble être employé par à peu près toutes les entreprises du quartier : il travaille dans une salle de sport, un studio photo et un service de conduite Uber-esque, en plus d’être le concierge de l’immeuble, tout en étant le père célibataire d’un fils adolescent revêche et ingrat.

© Joker Films

Les signes d’un désastre imminent arrivent très tôt : des billes appartenant au jeune fils de Dong-won roulent toutes seules sur le sol, indiquant que les surfaces sont loin d’être planes, des fissures commencent à apparaître dans la rue à l’extérieur de l’immeuble, la pression de l’eau disparaît. Et puis, comme ça, alors que Man-soo est sur le toit en train de faire des inspections, que Dong-won et ses collègues de travail sont en train de dormir après la crémaillère de la nuit précédente, et que la femme et le fils de Dong-won sont partis faire des courses, le bâtiment entier s’enfonce directement dans le sol, bien en dessous de la surface de la rue, piégeant tout le monde à l’intérieur.

On ne peut s’empêcher d’admirer la façon dont Kim accumule sans vergogne les clichés et les artifices, s’arrangeant pour que la plupart des personnages principaux soient réunis dans un même espace, bien que Dong-won reste séparé du reste de sa famille. Bien que les effets CGI soient d’une apparence étonnamment kitsch, compte tenu des nouvelles technologies disponible de nos jours, Kim réussit à créer de la tension et du suspense avec l’immeuble dangereusement instable qui s’écroule, et avec la pluie torrentielle qui entrave les efforts de l’équipe de secours pour extraire les habitants. Les personnages acquièrent de l’ingéniosité et une force presque surhumaine, les ennemis et les rivaux deviennent des amis proches, et le collègue timide de Dong-won a même le courage de faire savoir à l’objet de son béguin au travail ce qu’il ressent. Et dans une touche merveilleusement absurde, la scène de sauvetage finale est un hommage au film Yellow Submarine des Beatles.

© Joker Films

Le ridicule 500 mètres sous terre a été un énorme succès lors de sa récente sortie en Corée du Sud. Le film fait allusion à certaines préoccupations sérieuses, comme le fait que les logements abordables sont hors de portée pour de nombreux citoyens, ainsi que la dissimulation possible de défauts architecturaux pour gonfler faussement la valeur des propriétés, mais le film ne montre aucun intérêt à poursuivre ces axes narratifs.

500 mètres sous terre ne promet aux spectateurs rien d’autre qu’un grand et stupide divertissement, et sur ce point, il tient ses promesses – et c’est très bien comme ça.

Note : 3.5 sur 5.

500 mètres sous terre disponible à l’achat et à la location sur viva.videofutur.fr

Sortie le 3 août 2022.

© Joker Films

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