[CQL’EN BREF] The Surfer (Lorcan Finnegan)

La trajectoire artistique de Nicolas Cage demeure une énigme, particulièrement au cours de ces dernières années où il semble s’orienter vers des rôles plus riches en substance, incarnant des personnages plus ambigus, tout en préservant ce qui constitue son succès : ses expressions faciales mémorables. C’est assurément sur la base de cet argument que le réalisateur Lorcan Finnegan a su persuader la méga star de s’engager dans son tout dernier projet : The Surfer. À mi-chemin entre l’esprit de “Brice de Nice” et une atmosphère sectaire, ce trip voit le protagoniste, un surfeur éponyme interprété par Nicolas Cage, aspirer à ramener son fils sur la plage qui a forgé son expérience du surf. Toutefois, un obstacle de taille se dresse sur son chemin : un vieil ami d’enfance, Scally, incarné par Julian McMahon, est désormais le chef d’une secte locale dénommée “Le Sanctuaire”. Leur mission : perturber la quiétude de notre acteur préféré.

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Là où l’on aurait pu espérer que ce long-métrage se lance dans une frénésie délirante, portée par son acteur principal et captivante pour le spectateur, les habitudes du cinéaste reprennent le dessus, s’engluant dans une lourdeur vaine, celle d’un auteur pensant être profondément pertinent dans son angoisse claustrophobique à ciel ouvert. En effet, on y retrouve quelque chose de The Wicker Man (que ce soit celui de Hardy ou le navet avec Nicolas Cage) dans The Surfer. Néanmoins, Finnegan se complaît dans les mêmes travers déjà perceptibles depuis son premier long-métrage, Vivarium. Sur un concept prometteur, il se contente trop souvent d’énumérer une série de faits étranges sans réellement narrer ce qui est déjà évident. Le protagoniste se retrouve ainsi bloqué sur le parking de la plage, avec un pneu crevé, et se fait dépouiller de toutes ses affaires par les membres de la secte. Cette séquence s’étire sur les deux premiers actes, interminablement longue et affreusement laborieuse. Surtout, les plans fixes sur le visage ahuri de Cage deviennent trop récurrents, comme si c’était la seule idée que le réalisateur ait eue pour insuffler un peu d’âme à son film d’horreur angoissant qui, hélas, n’aboutit nulle part.

Et même les dernières minutes, dans un délire sous LSD à la manière d’un trip à Spooky Island, ne parviennent pas à insuffler davantage de substance à ce cadre que nous sommes contraints de subir pendant une longue heure et demie. Pourtant, il y avait matière à élaborer une métaphore sur le groupe puissant qui dépouille l’individu impuissant pour le précipiter dans la précarité. Malheureusement, le film manque tellement d’intelligence que l’on pourrait considérer cette allégorie du monde capitaliste comme une surinterprétation. C’est une redite monotone des énumérations déjà présentes dans Vivarium et The Nocebo Effect. L’élément problématique et le cadre sont différents, mais le reste est identique. Lorcan Finnegan apparaît comme une fraude, ce protégé de la maîtresse qui rend toujours la même dissertation, abordant la même problématique sans jamais fournir la moindre réponse, mais seulement en changeant quelques mots. Heureusement, Nicolas “Fucking” Cage est là pour sauver les meubles.

The Surfer de Lorcan Finnegan, 1h39, avec Nicolas Cage, Julian McMahon, Nicholas Cassim – Prochainement au cinéma

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