Avec Anzu, chat-fantôme, le duo Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita inscrit leur film dans un hommage au studio Ghibli, et notamment aux œuvres de Hayao Miyazaki. On y suit Karin, 11 ans, abandonnée par son père chez son grand-père, le moine d’une petite ville côtière de la province japonaise. Celui-ci demande à Anzu, son chat-fantôme jovial et serviable, bien qu’assez capricieux, de veiller sur elle. Anzu a la particularité d’être un peu désagréable, provocateur et surtout de parler, ayant 37 ans. On va être clair tout de suite : il fait des pets constitués de fumée rose, ce qui est le principal problème de ce film d’animation japonais. Clairement, il est puéril. Même s’il parle d’amitié, de relations de confiance, de la disparition du père – de la figure parentale – et d’inclusion dans un groupe, notamment en faisant de nouvelles connaissances, ce sont des thèmes importants pour les enfants, notamment ceux qui changent d’école ou passent des vacances dans un camping où ils vont se faire des copains éphémères. Cependant, le film utilise la facilité du rire enfantin pour espérer divertir un minimum, ce qui dilue le message et le rend secondaire.
Bien que nous ne passions pas un mauvais moment, nous restons assez captivés par ce qui se passe, car nous nous attendons toujours à un peu de rire et à des réactions. La relation “Je t’aime moi non plus” entre Anzu et Karin est agréable, bien que assez ostentatoire. Mais on revient toujours à la limite : ce film est clairement destiné aux enfants. Ce n’est pas un problème en soi, c’est même honorable de l’assumer. Mais dans un paysage cinématographique où le studio Ghibli existe et crée des histoires similaires, comme Mon Voisin Totoro ou Le Château dans le ciel, qui parlent à la fois aux adultes et aux enfants avec des thèmes développés en profondeur, Anzu, chat-fantôme semble convenu. L’animation très simple et simpliste n’arrange pas les choses. Oui, le chat est plutôt mignon et cela va sûrement vendre des peluches. Il y a également un travail sur le design de Karin, qui ressort plus nette et colorée par rapport aux autres personnages. Mais pour ce qui est des décors et des expressions, le résultat est moins convaincant. Quand les personnages sont gênés ou en colère, leur visage devient rouge, mais le travail de dessin est si simple et facile que cela apparaît comme une tache sur le visage, pas très propre, assez moche, qui fait son effet mais apparaît malheureusement comme un aveu de faiblesse. Comme les pets d’Anzu, c’est rigolo, c’est mignon, et on oublie.
Anzu, chat-fantôme de Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita, 1h30. Animation japonaise – Prochainement au cinéma.