[REVIOWZ] The House on Sorority Row – Oh mamy met des bleues

LE SLASHER. Genre au combien exaltant lorsqu’il est parfaitement exécuté.

Des adolescents insupportables, un personnage survivant auquel on s’attachera, et des meurtres! Des meurtres bien dégueulasses et qui viennent salir la pellicule! Ce genre nous aura tout donné: Tueur d’outre tombe avec Vendredi 13 (1980), tueur des rêves avec Les Griffes de la Nuit (1984), tueur adolescent dans Scream (1996), poupée tueuse avec Jeu d’enfant (1988)… Tueurs de partout et de tout le temps, tueurs increvables même après quatre balles dans le torse mais tueurs iconiques avant tout. Mais avant cela, il a bien fallu les créer ces codes narratifs du slasher. Alors plongeons ensemble dans cette époque merveilleuse du début des années 80 aux USA en la compagnie de Mark Rosman et de son film The House on Sorority Row.

Le film raconte l’histoire de sept adolescentes fraichement diplômées, souhaitant conclure leur scolarité avec une superbe fête dans le manoir de leur sororité. Seul problème la propriétaire du lieu: Miss Slate censée être absente décide de venir chez elle au dernier moment et demande aux filles de partir le lendemain. Bien décidées à se venger en faisant une farce à la vieille dame, les filles montent un coup avec un revolver pour lui faire peur. Cependant il restait encore une balle à l’intérieur. Elles exécutent Miss Slater par accident et décident de cacher le cadavre et maintenir la fête. Cependant, certaines d’entres elles disparaissent mystérieusement dans la soirée…

Il est difficile de ne pas remettre le film dans son contexte politique. Au début des années 80 aux Etats-Unis, Reagan est président. Le vieux loubard instaure une politique très rigide et restrictive notamment pour la jeunesse, alors quoi de mieux pour faire peur qu’une veille dame increvable? Et cela fonctionne, en transformant une figure pour le moins peu inquiétante en véritable boogeyman. Que ce soit au travers de sa démarche et de sa tenue, mais aussi de sa canne devant l’arme iconique de mise à mort du personnage: le personnage de Miss Slate fonctionne grâce à un build up des plus classiques, mais qui donne un aspect inquiétant se révélant explosif en seconde partie de film. La figure fantomatique de la vielle dame devient planante sur toute la suite du récit, et même poétique dans sa dernière partie.

Si tout cela fonctionne aussi bien, cela est sans doute grâce au talent de metteur en scène de Mark Rosman. Pour son premier film le réalisateur s’inspire de grands noms allant de Brian De Palma et Hitchcock pour toute la partie Thriller du film, jusqu’au Giallo italien dans une partie plus onirique. Car il faut le souligner, la gestion de l’éclairage dans le film est tout bonnement magnifique! Et cela permet une immersion plus forte au sein de la maison et de ces extérieurs, ce qui nous rapproche d’un autre point fort : ces personnages. Les personnages sont pour ainsi dire classique: la peste, la vierge, la bourrée, l’angélique, etc. On nage dans le plein cliché et pourtant elles sont crédibles. Face à ces différentes interprètes, il faut noter le soin dans la direction de ces actrices. Car au delà d’être simplement juste, ce qui peut déjà se révéler compliqué dans un genre comme le slasher avec peu de budget, elles sont convaincantes. On y croit! Emportées par la superbe Kate McNeil, ces sept actrices se montrent explosive et d’une efficacité qui force l’admiration car pour la plupart d’entre elle il s’agit de leur première fois au cinéma.

The House on Sorority Row est un slasher classique mais qui fonctionne. Le film a été une grande source d’inspiration pour les différentes vagues de slashers, mais également pour des cinéastes contemporains, à commencer par Jordan Peele, dont certains plans du film font écho à Get Out (2017). L’œuvre fut un véritable carton aux USA, alors qu’en France il ne bénéficia que d’une sortie VHS, passant à côté d’un certain succès. Le film est difficilement trouvable alors merci à Shadowz pour cette belle découverte au travers de son catalogue.

The House on Sorority Row de Mark Rosman, 1h31, avec Kate McNeil, Eileen Davidson, Janis Ward – Sorti le 21 janvier 1983 et disponible sur Shadowz

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