[CRITIQUE] Vermines – piège en haute toile

Pour son premier long-métrage, Sébastien Vanicek collabore avec Florent Bernard au scénario, choix surprenant pour un film d’épouvante, puisque le bonhomme a jusqu’ici fait carrière dans la comédie (Golden Moustache, La Flamme…). Nous sommes plongés dans une cité parisienne aux côtés de Kaleb, grand amateur et collectionneur d’insectes et reptiles en tous genres, qui ramène chez lui une étrange araignée. Celle-ci parvient à s’échapper de sa boîte, et se multiplie, transformant l’immeuble en une gigantesque toile mortelle. 

Si le talent d’écriture de Florent Bernard apporte quelques pointes d’humour bien dosées, et bien servies notamment par Jérôme Niel, Vermines est bel et bien un film d’horreur, où la peur finit par régner. La gestion de la tension est parfaitement maîtrisée, démarrant par petites touches, jusqu’à un crescendo horrifique absolument saisissant. Enfermer les protagonistes dans cet immeuble de cité vétuste, rempli de gens modestes est déjà une superbe idée pour hausser les enjeux dramatiques. Une autre idée se démarque, dans l’écriture, mais aussi et surtout visuellement : rendre les araignées de plus en plus grosses. 

La prolifération de ces bestioles au venin mortel a déjà de quoi donner de sacrées sueurs froides, mais jouer avec leur taille au fur et à mesure que le récit avance, donne une imagerie horrifique tout à fait glaçante. On peut à ce titre saluer le travail de mise en scène, qui en plus de soigner la composition des cadres, ainsi que la photographie, propose des idées de plans parfois assez vertigineuses. Le cinéaste sait aussi quand il faut poser sa caméra pour une lente montée en tension, ou opter pour des mouvements et un découpage plus rapide, afin de rendre compte du chaos que génère la situation.

Copyright TANDEM

Les effets spéciaux sont parfaitement aboutis, quelle que soit la taille de ces monstres à huit pattes, ce qui permet au réalisateur de pousser au maximum son ambition visuelle. Quant aux personnages principaux, Kaleb et sa bande d’amis, ils sont tous très incarnés, crédibles, et les scénaristes parviennent à leur donner de bons dialogues, ainsi qu’à éviter des comportements absurdes, ce qui est une tare habituelle du genre. On peut éventuellement regretter que le script verse aussi loin dans le commentaire social, une surenchère assez peu nécessaire dans le fil du récit, et que la fin soit aussi « facile », mais cela n’entache pas la qualité globale du film.

Vermines est un pur long-métrage d’horreur, aux séquences de terreur d’une efficacité redoutable, porté par un casting convaincant, une écriture soignée et une mise en scène inspirée, provoquant un frisson plus ressenti depuis longtemps dans le cinéma Français.

Vermines de Sébastien Vanicek, 1h43, avec Théo Christine, Jérôme Niel, Finnegan Oldfield – Au cinéma le 27 décembre 2023.

7/10
Note de l'équipe
  • Vincent Pelisse
    7/10 Bien
    Vermines est un pur long-métrage d’horreur, aux séquences de terreur d’une efficacité redoutable, porté un casting convaincant, une écriture soignée et une mise en scène inspirée, provoquant un frisson plus ressenti depuis longtemps dans le cinéma Français.
  • Alexeï Paire
    7/10 Bien
    Vermines tient toutes ses promesses en nous offrant un survival français, dans la lignée de ce que pouvait faire la vieille série B américaine. On sent que ça veut parfois trop bien faire et le final n'est pas des plus réussis, mais globalement le frisson et là, les personnages sont agréables, tout comme la réalisation.
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