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[CRITIQUE] Kung fu panda 4 – C’est po de bol

L’année 2024 ne sera pas l’année où Dreamworks freinera sa cadence de sorties. Depuis 2021, le studio d’animation sort au moins deux films par an et propose à ses spectateurs des réussites mais aussi des déconvenues. L’année 2023 était bien triste avec les plus que minables Ruby, l’ado Kraken et Les Trolls 3. L’année 2024 n’a pas démarré de la meilleure des manières pour le studio avec La Nuit d’Orion. La nuit de ? Non, vous ne voyez pas ? Et bien sachez qu’un film Dreamworks est sorti début février sur Netflix. Le deuxième film que la firme sort cette année est donc Kung Fu Panda 4 qui s’avère être une déception sur tous les points.

Les fans du panda auront tout de même attendu huit ans pour ce quatrième opus qui se retrouve peut-être être celui de trop. Le troisième film apportait une conclusion pour Po, tant sur le plan des arts martiaux que sur le plan familial. C’était aussi l’occasion pour les animateurs de tester de nouvelles choses en termes d’animation, comme la saga l’a toujours fait. En somme, quand bien même Kung Fu Panda 3 présentait plus de lacunes que ses deux grands frères, il s’inscrivait bien dans la diégèse de l’univers et remplissait son rôle de conclusion à la saga.

Pourtant, voilà ce quatrième film. Bien malheureusement, ce jeune film venant de Gascogne et qui se lie d’amitié avec les trois valeureux métrages de Louis XIII n’est pas le quatrième des trois mousquetaires. C’est plutôt la quatrième personne du groupe de TPE, celle qui ne bosse pas, recopie tout le projet et qui, à l’oral final, est incapable de répondre aux questions des professeurs.

Copyright Universal Pictures

Dans ce Kung Fu Panda 4, on retrouve aucune innovation en termes d’animation, contrairement aux précédents. Il se repose plutôt avec fainéantise sur ce qui a déjà été montré par le studio, celui-ci nous ayant récemment habitué à des expérimentations très agréables à l’œil (Les Bad Guys ou Le Chat Potté 2 pour ne citer qu’eux). On ne retrouvera pas non plus les Cinq Cyclones. Eh oui, entre la Clermont Geek Convention, le Colmar Japan Pop Show ou La Roche-sur-Foron Japan Manga Wave, elles ne sont pas vraiment disponibles en ce moment pour aider Po à sauver le monde. Et en parlant du loup (du panda), ne vous en faîtes pas : on retrouvera notre cher Po toujours aussi bête et irresponsable, et, petite nouveauté, des gags d’une puérilité dingue, bien plus que dans les précédents.

Kung Fu Panda 4, c’est aussi l’occasion de voir comment on adapte un scénario écrit en police 15 sur l’abdomen d’une fourmi. L’histoire vous rappellera les meilleures du duo SazamaSharpless à l’origine de Morbius, Madame Web ou du Dernier Chasseur de Sorcières. Il manque une grosse demi-heure de développement à ce Kung Fu Panda qui expose toutes ses nouveautés à une vitesse bien trop élevée avant d’arriver le plus rapidement possible à la conclusion, et ce en passant par le fan service.

Copyright Universal Pictures

Je parle de nouveautés. Mais hormis le personnage de Zhen, rien de bien neuf sous les sunlights de Po Ping. Par une petite pirouette scénaristique, notre méchante est une polymorphe et peut donc prendre la forme des méchants des précédents film (enfin… surtout Taï Lung puisque c’est le seul dont on se souvient). Ainsi Kung Fu Panda 4 prend une petite tournure Spider-Man No Way Home dans le principe d’être mauvais et de jouer sur la nostalgie en faisant revenir des méchants sans les respecter.

Que dire d’autres sur ce film ? Comme dit précédemment, il est très pauvre dans tout ce qu’il propose. On pourrait bien sauver les scènes de combats qui sont bien les seules à ne pas virer au désastre. Elles sont malgré tout très loin de ce que la saga a pu nous proposer auparavant.

En somme, gommez les qualités et gardez les défauts avec ce Po toujours aussi insupportable et idiot, sans jamais ne serait-ce qu’une minime évolution dans son personnage. Heureusement, Jack Black décide de chanter du Britney Spears à la fin… No Way Home mixé à Kung Fu Panda, c’est non.

Ah et au fait, maître Shifu, c’est comme si un pirate s’appelait Pirate, c’est complètement teubé.

Kung Fu Panda 4 de Stephanie Stine et Mike Mitchell, 1h34, avec Jack Black, Manu Payet, Pierre Arditi – En salles le 27 mars 2024