
Les Linceuls | Le cadavre regardé
Critique | Les Linceuls de David Cronenberg | 1h56 | Festival de Cannes 2024 | Par Louan Nivesse
Critique | Les Linceuls de David Cronenberg | 1h56 | Festival de Cannes 2024 | Par Louan Nivesse
Les tourments intérieurs singuliers de Faux-Semblants de David Cronenberg sont empreints d’une palette dominée par les teintes rouges du sang et du chrome stérile, s’ouvrant sur des figures anatomiques mélancoliques et des instruments médicaux acérés dans le générique d’ouverture. Cronenberg a qualifié ces séquences d’ouverture de « vestibule », avec toutes les connotations charnelles que cela implique, et la qualité presque médiévale des dessins se marie à la partition d’Howard Shore pour évoquer l’agonie et l’extase d’une exploration médicale. Le film se
Il n’existe peut-être aucun réalisateur vivant qui associe avec autant de maîtrise le physique humain et sa déformation que David Cronenberg. Que ce soit l’éclosion d’une épidémie zombie résultant d’une procédure médicale expérimentale dans Rabid ou la fusion et la dégradation d’un hybride homme/mouche par le biais de la téléportation dans La Mouche, les thèmes des avancées scientifiques conduisant les individus à agir de manière moins humaine ou à perdre leur humanité sont un fil conducteur essentiel de sa filmographie.
Après être passé par plusieurs festivals de renom (Berlin, TIFF) et avoir fait sensation un an plus tôt grâce à une bande annonce énigmatique, que penser de la nouvelle folie de Peter Strickland (réalisateur d’entre autres d’In Fabric et de Katalin Varga) ? Alors que naissent des tensions entre les membres d’un collectif d’artistes culinaires, un rédacteur (Makis Papadimitriou) – atteint de problèmes gastriques – est chargé de faire un reportage sur leur mystérieux travail, tandis que le groupe est
Revenons quelques années en arrière. Nous sommes en mai 2014 et je découvre pour la première fois un film de Cronenberg. Il s’agit de Maps to the Stars, son dernier né à l’époque. Je ne connaissais pas encore son style, ni les thématiques qu’il abordait. Je me souviens avoir apprécié cette satire hollywoodienne où les stars se vampirisent, sont hantées par leurs fantômes du passé. Oui, mêmes elles sont mortelles et ne peuvent rien faire pour empêcher cela. C’est cette
Frissons et Rage ne furent qu’un prélude. Avec Chromosome 3, Cronenberg plonge dans un cauchemar de chair et de psyché, une danse sauvage où la maternité elle-même se fait orgie de sang et de pulsions enfouies. La peau humaine se change en membrane poreuse, prête à laisser passer des énergies sombres, comme si chaque personnage cachait sous l’épiderme un être refoulé, informe et palpitant. Cronenberg prend le corps et le déforme, le sculpte jusqu’à ce qu’il se délie de l’âme
Falling commence avec le jeune Willis Peterson (Sverrir Gudnason) qui ramène sa femme Gwen (Hannah Gross) et le nouveau-né John à sa ferme près de la petite ville de Boonville dans le nord de l’État de New York. En privé, alors qu’il regarde Gwen endormie dans la voiture et que John gargouille à côté d’elle, Willis sourit avec un amour visible, mais alors à l’intérieur de la maison, avec Gwen allant chercher de l’eau et une nouvelle couche dans une
L’influence majeure de la télévision en tant que technologie trouve son illustration la plus accomplie dans l’oeuvre cinématographique de David Cronenberg de 1983, intitulée Videodrome. À travers le personnage de Max Renn et sa découverte d’une émission clandestine baptisée « Videodrome« , Cronenberg s’approprie les réflexions de Marshall McLuhan, un éminent théoricien de la communication, l’un des pionniers des études médiatiques contemporaines, pour démontrer que la technologie constitue une extension de l’humanité. Le réalisateur se questionne sur les effets de la télévision