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[CRITIQUE] Les Promesses – L’espérance politique

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Par Louan Nivesse

Clémence (Isabelle Huppert) est la maire, bientôt en retrait de la politique, d’une petite ville française en banlieue de Paris. Avec son chef de cabinet, Yazid (Reda Kateb), Clémence est confrontée au choix de devenir ministre à Paris ou de suivre le parcours déjà tracé pour elle.

En dépit de son intrigue en apparence inintéressante, Les Promesses explore des questions plus complexes, bien que très finement. Les dialogues relatifs à la pauvreté, à l’asile des réfugiés et à la corruption sont omniprésents dans le récit. Ce sont des problèmes du monde réel et le réalisateur/scénariste Thomas Kruithof ainsi que le coscénariste Jean-Baptiste Delafon explorent ces subtilités avec aisance. La lutte de Clémence pour restaurer les logements délabrés de sa juridiction part d’une bonne intention mais, comme nombres d’actions politiques dans un système électoral comme le nôtre, elle est légèrement ancrée dans l’intérêt personnel. Cependant, Kruithof et Delafon diluent cet intérêt personnel en veillant à ce que Huppert et Kateb aient de nombreuses occasions de montrer leurs talents d’acteurs et d’insuffler un peu de cœur à la narration générale. En ce qui concerne les performances, Huppert et Kateb sont de loin la meilleure chose dans Les Promesses. L’interprétation de Huppert, qui incarne une politicienne déterminée mais imparfaite, peut sembler superficielle sur le papier, mais dans la pratique, elle brille vraiment. De même, Kateb insère dans le drame politique le cœur dont il a besoin et qui, sans lui, ferait tomber la narration du film à plat.

Isabelle est “duper”.

The Social Network a montré que des drames percutants pouvaient se dérouler dans des pièces miteuses occupées par des personnes ambitieuses et amorales, mais Les Promesses manque cruellement d’un équivalent au tranchant des dialogues de Sorkin. Kruithof et son co-scénariste Jean-Baptiste Delafon s’appuient beaucoup sur les dialogues pour exposer les personnages. Yaz dit que Clémence “se bat pour (X habitant) comme si l’humanité était en jeu” – ce qui est déconcertant, car il n’y a aucune trace de cette passion dans son personnage. Au lieu de cela, la toujours vaillante Huppert se présente comme une femme d’acier impassible dans une multitude de locaux municipaux. La partition de Grégoire Alger, basse et bourdonnante, apporte une touche dramatique bienvenue, signalant la noirceur du monde dans lequel elle et ses collègues évoluent.

Les Promesses se distingue par des performances impressionnantes et un message opportun. Bien que simple en apparence, grâce à une mise en scène soignée et à une écriture délibérée, Les Promesses se démarque des autres drames politiques en justifiant qu’on le regarde et qu’on y accorde du temps.

Note : 3 sur 5.

Les Promesses au cinéma le 26 janvier 2022.

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