[CRITIQUE] Il était une fois 2 – La farce a ses limites

Il était une fois 2 fait suite à un premier épisode ancré dans la comédie romantique à la limite du nanardesque, profitant de belles scènes et de la parodie du conte de fée pour rester un divertissement honnête. Cette suite ne véhicule malheureusement pas les mêmes intentions, le réalisateur ne pensant pas assez ses personnages et ce qu’ils ont vécu depuis. Alors que Giselle (Amy Adams) se retrouvait à vivre à Manhattan en compagnie de Robert Philip (Patrick Dempsey) et sa fille, le monde d’Andalasia semble manifester une certaine révolte lorsqu’elle emménage à Monroeville. C’est le début d’un affrontement avec le passé, et le retour de certains alliés contre le mal.

Après tout, le titre original en dit long sur la qualité de la chose, désabusée. Si Amy Adams conserve son jeu intéressant de la princesse naïve, exagérant autant les expressions que dans le premier volet – et à juste titre – son personnage n’a plus la même folie ni énergie qui faisait sa saveur. De la même manière, Patrick Dempsey sombre dans le ridicule alors que les humains sont véritablement représentés comme des ignorants. C’est également cette vision trop simpliste du monde moderne qui pose problème, le message entrant en contradiction même avec la résolution finale : les personnages trouvent leur bonheur dans cette ville carton-pâte. A l’exact inverse d’un Edward aux mains d’argent (1990) donc, jamais le réalisateur Adam Shankman ne remet en cause la volonté de ses personnages, le culte aliénant d’une pensée idéaliste.

© 2022 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved.

Nous sommes bel et bien devant une suite d’un film Disney, profitant d’un héritage pour justifier le retour de x personnage, à tel moment voulu, alors que les enjeux ne semblent avoir aucune conséquence. Il faut dire que le long-métrage est tout de même hideux sur la forme, à la fois mal réalisé et à la photographie laide. Il faut ainsi se préparer à la vision de trolls, écureuil transformé en chat, faisant passer Sacrées Sorcières (2020) pour un chef-d’œuvre en la matière. Heureusement, les quelques passages animés sont très agréables et relèvent un peu l’ensemble, à la fois drôles et cohérents dans la continuité du premier film. On se plait ainsi à revoir un peu Andalasia, même si tout cela reste forcé, sur chaque seconde, alors que les effets spéciaux affreux font leur retour.

Victime du syndrome des suites inutiles, Il était une fois 2 est également pauvre en chansons. Il y en a trop, jamais placées au bon moment, écoutables mais surtout ridicules. Rappelant la faiblesse de la Reine des Neiges 2 (2019), chaque élément semble être une pâle copie de son aîné sur la forme avec une qualité inférieure sur tous les points. Le charme n’est vraiment plus présent et la magie qui se dégageait encore est inexistante, la faute à un scénario indigent que même un téléfilm ne saurait justifier. Disney+ permet ce genre d’idioties mais l’intelligence du spectateur a ses limites, il est difficile de ne pas être exaspéré lorsque l’on constate le peu d’efforts artistiques. Aucune ambition, à l’accoutumé.

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“Cinema is a matter of what’s in the frame and what’s out” disait Martin Scorsese, mettant en évidence que le cinéma, comme tout art, est à la fois ce que l’on en perçoit à la fin de sa réalisation, et ce qui a été élaboré pendant le tournage pour le faire. En appliquant la théorie à l’espèce, il faut quelques secondes pour en arriver à tirer une conclusion : Il était une fois 2 n’est pas du cinéma, car il n’y a rien à l’écran, et il n’y a pas eu d’effort a priori pour essayer d’en faire. On pourrait appeler ça un mauvais film, mais disons-le, cela n’a rien d’un conte de fée. Adam Shankman est un con de fait, cumulant les échecs par complaisance.

Note : 1.5 sur 5.

Il était une fois 2 sur Disney+ le 18 novembre 2022.

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