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[CRITIQUE] Cyst – Saloperie qui s’éclate

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Par Louan Nivesse

Le Dr. Guy ne compte pas se laisser démonter, pas cette fois-ci. Malgré les déboires rencontrés lors de sa tentative précédente d’obtenir un brevet pour sa machine “Get Gone”, conçue pour éliminer les kystes, il est convaincu de pouvoir prouver son efficacité cette fois-ci. Pourtant, Patricia en a assez de ce médecin excentrique. Portant encore les stigmates de la dernière expérience avec la machine, elle décide de démissionner. Son dernier jour ne se déroule pas sans incident. Alors que les évaluateurs de brevets font leur apparition, la démonstration de la révolution technologique dans l’élimination des kystes tourne au fiasco. En fait, les survivants se retrouvent bientôt pris au piège dans la clinique du Dr. Guy, confrontés à un monstre de kyste géant déchaîné. S’ensuit un chaos gluant.

Il y a quelque chose de profondément dérangeant dans le simple acte médical de percer un kyste, comme le démontre le début de Cyst de Tyler Russell. Basé sur le dégoût instinctif que l’on ressent à la vue de quelqu’un pressant un bouton, ce film d’horreur trash exploite habilement cette répulsion. En collaborant avec Andy Silverman pour écrire le scénario, le réalisateur Russell s’inscrit dans la lignée des films de Bryan Yuzna et du studio Troma, offrant un festival d’éclaboussures sanglantes dans une ambiance résolument série B, avec des choix de design rappelant subtilement “Horribilis” de James Gunn. Le résultat final est un film d’horreur déjanté, aussi grotesque que divertissant, où l’humour et le gore se mêlent avec brio. Le long-métrage n’a pas de prétentions élevées ; il vise le bas-fond et atteint son objectif avec brio. Votre appréciation du film se jouera probablement avant même de lancer la projection. Cela dit, ce qui le distingue vraiment, c’est son refus de tomber dans les écueils souvent rencontrés dans les films trash contemporains, préférant une plongée directe dans le chaos sans artifice.

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Les effets spéciaux, bien que rudimentaires, ont un charme artisanal indéniable. La forme grotesque du monstre de kyste, par exemple, semble tout droit sortie d’un épisode des “Power Rangers”, ce qui confère au film un côté délicieusement absurde. Si vous vous demandez comment un monstre de la taille d’un Power Ranger peut être redoutable, la réponse est aussi surprenante que délirante. Il s’agit d’un film où l’on imagine aisément qu’il y avait une cascade toutes les quinze minutes sur le plateau de tournage, compte tenu de la quantité astronomique de sang qui tache les murs et le sol. Mederic Chacki atteint son apogée lorsqu’il s’agit de déclencher un éclat de dégoût, que ce soit à travers des personnages caricaturaux, des éclaboussures incessantes de fluides visqueux ou la courte durée du film (moins d’une heure et dix minutes). Les acteurs semblent tous participer à cette farce avec enthousiasme. Greg Sestero, de The Room, et George Hardy, de Troll 2, apportent leur touche à cette débauche, et même s’ils sont associés à des films cultes, ils prouvent qu’ils sont des interprètes solides. Cependant, c’est la performance énergique d’Eva Habermann qui se démarque véritablement.

Ressemblant à un dessin animé dépravé issu d’un univers à la fois grotesque et absurde, le gigantesque kyste qui envahit l’écran est le sommet de l’absurdité. Russell pousse le volume de sang et de cervelle au maximum avec son budget modeste. Tout, des décors délabrés aux éclaboussures sirupeuses, contribue à l’atmosphère jubilatoire de ce film, dépourvu de toute prétention intellectuelle, mais qui offre un plaisir coupable indéniable, façonné avec ingéniosité et une bonne dose de sang-froid.

Cyst de Tyler Russell, 1h13, avec Eva Habermann, George Hardy, Greg Sestero – En VOD le 2 novembre 2021

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