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[CRITIQUE] Conjuring : Sous l’emprise du diable – N’est pas James Wan qui veut..

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Par Louan Nivesse

L’affaire “Devil Made Me Do It“, qui donne son nom au troisième volet de la franchise The Conjuring, représente un moment marquant de l’histoire judiciaire américaine. Le 16 février 1981, à Brookfield, dans le Connecticut, Arne Cheyenne Johnson (prétendument sous l’emprise d’un démon qu’il avait invité dans son corps pour libérer David Glatzel, 11 ans, et sa famille) a tragiquement assassiné le propriétaire de son logement, Alan Bono, dans une attaque frénétique au couteau. Retrouvé à trois kilomètres de la scène du crime, dans un autre État, Johnson sera par la suite reconnu coupable d’homicide involontaire au premier degré, malgré la défense basée sur la possession démoniaque et le déni de responsabilité personnelle, soutenue par les démonologues Ed et Lorraine Warren.

Dans Conjuring : Sous l’emprise du diable, le réalisateur Michael Chaves s’attelle à raconter l’histoire de Johnson, tout en explorant avec brio la relation entre les personnages d’Ed et Lorraine Warren, interprétés respectivement par Patrick Wilson et Vera Farmiga. Cependant, le récit ne parvient pas à susciter la même intensité que les précédents volets réalisés par James Wan. Le film débute avec une séquence d’ouverture captivante, où la famille Glatzel est confrontée à un exorcisme terrifiant de leur fils David. Cette scène, hommage à L’Exorciste, établit une atmosphère viscérale et effrayante, plongeant le spectateur dans l’horreur dès les premiers instants. Malheureusement, la suite du film peine à maintenir ce niveau de tension. Les efforts d’Ed et Lorraine pour enquêter sur la présence démoniaque dans la maison des Glatzel et sur la relation entre Arne Johnson et le démon semblent répétitifs et manquent d’originalité.

Plutôt que de se concentrer sur l’affaire judiciaire d’Arne Johnson, Chaves choisit de mettre en avant l’iconographie satanique et l’imagerie propre aux films précédents de la franchise. Cette approche laisse le personnage d’Arne Johnson relégué au second plan pendant une grande partie du récit, malgré l’intensité de la performance de Ruairi O’Connor. Néanmoins, les moments de connexion entre Ed et Lorraine rappellent les forces de la série, et les échanges émotionnels entre les deux protagonistes apportent une dimension humaine au film. Bien que Conjuring : Sous l’emprise du diable ne soit pas à la hauteur de ses prédécesseurs, il parvient à offrir des frissons cérébraux et une résonance émotionnelle, surpassant ainsi les spin-offs et les dérivés de la franchise. La conclusion du film laisse entrevoir l’espoir de retrouver Farmiga et Wilson à l’écran, une perspective qui réjouira les amateurs de la série.

Conjuring : Sous l’emprise du diable de Michael Chaves, 1h52, avec Patrick Wilson, Vera Farmiga, Ruairi O’Connor – Au cinéma le 9 juin 2021

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