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[RETOUR SUR..] Snatch : Tu braques ou tu raques (2000) – Le Guy culte de Ritchie

Que vous soyez un snob de cinéma, que vous aimez simplement le frisson occasionnel d’une aventure pleine d’action, ou encore que vous appréciez une séance d’ivresse et une évasion idyllique dans un drame historique d’époque, il y a certains réalisateurs qui sont connus même du plus inconscient des cinéphiles. Ils ne sont pas seulement connus pour les films célèbres et souvent emblématiques qu’ils ont réalisés, ces cinéastes ont développé un culte pour leur style et leur vision cinématographiques. Pensez à Sofia Coppola, Martin Scorsese, Steven Spielberg, Quentin Tarantino, Christopher Nolan ou Wes Anderson. Peut-être plus connu pour son mariage avec Madonna, Guy Ritchie est également l’esprit derrière Sherlock Holmes : Jeu d’ombres (2011) et le film The Gentlemen (2019). Cependant, ce sont ses premiers longs métrages, dans les années 2000, qui ont fait naître son culte.

Dans Snatch, initialement sorti en 2000 et sorti récemment en 4K Ultra HD™, nous avons un aperçu de la pègre londonienne et suivons les affaires de divers petits criminels, qui sont finalement tous liés. Le film s’ouvre sur un vol de diamants commis par un groupe de criminels se faisant passer pour des Juifs à Anvers. Leur trésor, un énorme diamant dont la valeur varie tout au long du film, suscite l’intérêt de nombreux petits criminels à son arrivée à Londres. Alors que différents plans pour le voler sont élaborés et exécutés, une deuxième intrigue est introduite dans laquelle nous suivons un petit promoteur de boxe appelé Turkish (Jason Statham) qui se retrouve redevable au gangster sadique « Tête de brique » Pulford (Alan Ford), qui est plus qu’heureux de faire exécuter des actes de violence glorieux par ses hommes de main. En cours de route, nous rencontrons des personnages uniques, célèbres pour les portraits qu’en font les acteurs. Il y a Brad Pitt dans le rôle de l’incompréhensible voyageur irlandais Mickey O’Neil, qui se retrouve impliqué dans une affaire de boxe truquée et qui déroute tout le monde en cours de route. Benicio del Toro incarne un voleur professionnel, Franky « Quatre doigts », qui souffre d’une grave addiction au jeu. Dennis Farina joue le rôle du gangster-bijoutier américain Abraham Denovit, connu sous le nom de « Cousin Avi ». Dans le rôle du chasseur de primes “Dents de plomb” Tony, on retrouve un Vinnie Jones stoïque et taciturne. Et ce ne sont là que quelques-uns des personnages les plus colorés et les plus expressifs présents dans la grande distribution étoilée de Snatch. Comme on pouvait s’y attendre, une distribution étendue signifie aussi de multiples intrigues principales et secondaires.

Pour ceux qui ont regardé le premier long métrage de Ritchie, Arnaques, Crimes et Botanique, la narration et les personnages doivent sembler très familiers. En effet, une grande partie du casting de Snatch, Vinnie Jones, Jason Statham, Jason Flemyng et Alan Ford, ont déjà travaillé avec Ritchie, dans son premier long métrage. En plus de partager les mêmes thèmes, idées et motifs, les films sont également tournés dans le même style visuel. Ritchie est connu pour son style de réalisation énergique et son style de montage unique. Des éléments de ce style, la double intrigue complexe, les nombreux rebondissements ironiques hasardeux ainsi qu’un rythme rapide, sont parmi les principaux points d’attraction de Snatch. Ajoutez à cela l’argot britannique et l’humour noir et vous obtenez un film digne de son statut de film culte. La narration non linéaire et l’imbrication des histoires donnent de la vitesse à l’intrigue et un certain degré d’effet comique. Alors que les personnages à l’écran plongent aveuglément dans des embuscades et des pièges, le spectateur, confortablement installé dans son canapé, peut voir exactement comment tout cela va terriblement mal tourner. Vers le grand final de Snatch, il y a une scène particulière qui joue avec cette non-linéarité de la narration et qui, en même temps, unit trois des histoires qui s’entrecroisent. Bien que nous connaissions toutes les pièces fragmentées de l’intrigue du film, c’est le fait de découvrir comment elles sont reliées et comment elles vont fusionner qui rend le film passionnant et exaltant. Ritchie joue avec les différents tropes des personnages souvent stéréotypés, comme avec le voyageur irlandais, Mickey O’Neil. Sachant que Brad Pitt ne serait pas doué pour l’accent londonien, et encore moins pour l’accent anglais, il a laissé Brad Pitt libre de prendre un accent irlandais/anglais que personne, pas même les personnages du film, ne peut comprendre. Cela crée des malentendus et des échanges hilarants qui donnent à l’intrigue et aux personnages des rebondissements uniques.

Si vous n’arrivez pas vraiment à suivre l’argot lancé à tout va, et encore moins la bagarre très bien menée par Brad Pitt, les images vous tiendront en haleine. Passant des coupes rapides aux ralentis, Ritchie joue avec des trompe-l’œil pour compenser l’histoire, parfois plutôt alambiquée. Il fournit un soutien visuel et des indices sur l’intrigue lorsque le récit se perd un peu trop dans la traduction. Cela permet également de créer une action tranchante aussi palpitante que détaillée. Snatch équilibre une pléthore d’accents et d’argot londoniens avec un travail de caméra innovant et avant-gardiste. Ritchie a créé un film riche qui remplit toutes les conditions, tant sur le plan cinématographique que narratif.

Snatch : Tu braques ou tu raques disponible en VOD, DVD et Blu-ray.