[RECAP #2] Halfway Home, property & stopmotion (PIFFF)

HALFWAY HOME, De Isti Madarász (En Compétition)

Halfway Home représente le premier des deux films hongrois en compétition cette année. Le cinéma hongrois, peu présent dans nos salles contemporaines, est surtout associé à Béla Tarr et Kornél Mundruczó. Découvrir davantage ce cinéma sous-représenté, notamment dans le domaine fantastique grâce à Isti Madarász, qui explore le folklore de son pays, est toujours enrichissant.

Cependant, le folklore n’est pas l’unique sujet. Le côté fantastique du film sert de prétexte à une petite comédie romantique. Tout n’est pas parfait, le long-métrage paraît un peu terne pour le sujet qu’il traite. Bien qu’il présente des fantômes, démons et sorcières dans un cadre réaliste, une mise en scène plus audacieuse aurait pu sublimer cet aspect fantastique. De plus, certains gags sont lourds et le film s’éparpille parfois dans des pistes peu intéressantes.

Malgré ces défauts, les comédiens sont convaincants et touchants, certaines idées sont assez amusantes, et le film est loin d’être affligeant. Cependant, avec autant de potentiel, on reste sur notre faim devant un film qui met tout de même en scène une chèvre affublée de lunettes.

PROPERTY, De Daniel Bandeira (La séance parallèle)

Dans la section des séances parallèles du PIFFF au Brésil, Property se distingue par son absence de composante fantastique. Le film de Daniel Bandeira se déroule dans un contexte classique : un conflit social entre riches propriétaires et fermiers qui dégénère en une violente invasion de domicile.

L’exposition initiale est captivante, tout comme les premières interactions entre ces deux classes sociales. Cependant, à mesure que le temps passe, le scénario s’amenuise. Évitant de m’attarder sur les nombreuses décisions absurdes des personnages, un cliché fréquent dans les récits d’intrusions à domicile, soulignons plutôt la disparition progressive des dialogues. Cette évolution rend les actions des personnages incompréhensibles et incohérentes. Si l’exposition initiale esquissait un portrait classique des protagonistes, leur évolution ultérieure semble aller à l’encontre de toute logique, laissant le spectateur dans une confusion totale sans aucune explication claire du déroulement du récit.

Il s’agit d’une œuvre assez déconcertante, mais dans le sens négatif du terme. Le film mise sur des effets spectaculaires et iconiques qui, malheureusement, apparaissent ridicules et cyniques. Les prolétaires semblent être dépeints comme les méchants de l’histoire, une interprétation qui probablement ne correspondait pas aux intentions du réalisateur.

STOPMOTION, De Robert Morgan (En Compétition)

Après deux films plutôt oubliables, le festival a pris un tournant intéressant en se tournant vers le Royaume-Uni où se trouvait mon premier véritable coup de cœur : Stopmotion, un film de Robert Morgan mettant en vedette la talentueuse Aisling Franciosi. Après s’être égarée avec Le Dernier Voyage du Demeter, elle revient sur le chemin des films captivants. Ce bijou cinématographique allie habilement animation en stop-motion et prises de vue réelle. Morgan jongle brillamment entre ces deux styles tout au long du récit pour créer une atmosphère angoissante qui saisit les tripes.

Ces dernières années, le cinéma de genre britannique a développé une tendance à explorer des protagonistes perdant leurs repères et sombrant peu à peu dans la folie. Des films tels que Saint Maud, Censor ou encore The Power présenté au PIFFF en 2021, et maintenant Stopmotion, dessinent des parcours similaires pour leur personnage principal, mais en variant les cadres et les concepts. Le succès du film de Morgan repose indéniablement sur l’équilibre entre les deux styles d’images, sans pour autant minimiser une histoire très agréable à suivre et des effets horrifiques redoutablement efficaces.

Enfin, le plus grand atout de ce film réside dans son interprète. Franciosi était remarquable dans The Nightingale, et elle l’est tout autant dans ce rôle d’une personne sombrant dans la folie, déterminée à atteindre ses objectifs à tout prix, même au détriment du spectateur. Il ne fait aucun doute que Stopmotion dérangera bon nombre de personnes, mais la maîtrise est là, faisant de ce film une franche réussite.

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