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[CRITIQUE] Violent Night – Père Noël chasseur de brigands

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Par Demetrio Speranza

Ho ho ho les cinéphiles ! La période de Noël débute peu à peu, les calendriers de l’Avent arrivent en magasin, les sapins n’attendent que d’être achetés tandis que l’hiver commence à pointer le bout de son nez. À une période où les bons films d’action hollywoodien se font de plus en plus rares, que l’industrie de l’Oncle Sam recycle ses grands classiques dès que l’occasion se présente, que nous réserve le Violent Night (Last Christmas en VO) de Tommy Wirkola, ayant l’ambition d’allier film d’hiver et film d’action jouissif ?

Il faut dire que si l’idée de base, cocasse, à savoir l’histoire d’un Père Noël qui, pour sauver Noël doit… casser des bouches à la manière d’un John Wick paraît comme assez séduisante pour n’importe quel amateur de films d’actions, néanmoins, elle peut rapidement tomber du côté du nanar impossible à prendre au sérieux. 

© 2022 Universal Studios. All Rights Reserved.

Et si le début de Violent Night est un peu poussif dans l’exposition de ses enjeux et de ses personnages -on a le cliché du personnage “trop vieux pour ces conneries” qui veut partir à la retraite, famille dysfonctionnelle qui se retrouve pour un réveillon, etc.. -, il apparaît comme bien plus intéressant lorsque le film démarre vraiment, c’est-à-dire à la soirée du réveillon de Noël d’une famille aisée gâchée par des braqueurs. Parce que oui, dans Violent Night, le Père Noël est une ordure mais qui doit tabasser d´autres ordures.

Violent Night devient alors une sorte d’hybride de huis-clos et de Home Invasion, qui tournera autour de tous les personnages de la maisonnée. Ces derniers sont des caricatures de consommateurs riches capitalistes – poussées à l’extrême, dans une volonté de comique non dissimulée – qui doivent retrouver la magie de Noël malgré la terrible nuit qui les attend. Autour de tout ce beau monde, intervient le Père Noël (campé par David Harbour). Le personnage est caractéristique du scénario du film : peu fin, pas subtile pour un sou… mais étrangement attachant. 

© 2022 Universal Studios. All Rights Reserved.

L’industrie du septième art a son lot de grands succès commerciaux de la période de Saint-Nicolas, et d’entrée de jeu Violent Night ne cache pas son inspiration des grands pontes du genre : Maman j’ai raté l’avion en tête, l’incontournable Die Hard, qui d’une certaine manière se classe comme un film d’action de Noël. 

Il paraît rapidement comme clair que Violent Night ne bouleversera en rien l’industrie cinématographique. Néanmoins, force est de constater qu’il possède des points positifs qui justifient le visionnage. Le film parvient à bien exploiter son concept, sans tricher. L’immensité de la maison intervient comme un labyrinthe pour le Père Noël, qui essaie peu ou prou de sauver la magie de Noël. Le labyrinthe devient vite un terrain de jeu, jouissif pour le spectateur, qui pourra profiter de scènes d’actions bien rythmées, très ludique et très inventives – et pas découpées de manière excessive !

© 2022 Universal Studios. All Rights Reserved.

Violent Night fonctionne comme divertissement décomplexé, surtout lorsqu’il assume son propos et ses personnages sans tomber dans le second degrés facile marvelisant. L’humour est présent, sans desservir le film, et c’est appréciable. Côté scénario, on peut sans doute reprocher des problèmes de cohérence et d’écriture de certains dialogues (en particulier des méchants, malgré toute la sympathie qu’on peut avoir pour John Leguizamo) mais on passera outre tant le film est généreux avec son spectateur. La force du scénario repose sur l’intrigue de la petite fille, assez touchante. Le personnage donne du corps et du cœur au récit, le dynamisant. Bien loin de la caricature de certains personnages secondaires, elle reste crédible tout en apportant des touches d’humour bienvenue. 

En définitive, si Violent Night promettait un spectacle empreint de folie avec un Père Noël hitman, le pari est tenu dans la mesure où le spectateur prendra le film pour ce qu’il est : un film d’action généreux à la lisière de la série B, divertissant et amusant. Le film va au bout de son concept pour notre plus grand plaisir.

Note : 3 sur 5.

Violent Night au cinéma le 30 novembre 2022.

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