Somebody I Used to Know, Dave Franco
Ce titre vous ramènera peut-être à l’été 2011, mais cette production d’Amazon Studios n’a rien à voir avec la chanson entraînante de Gotye. Cette comédie romantique dirigée par Dave Franco met en vedette Alison Brie et a été coécrite par le duo comme un projet passionnel personnel sur l’expérience de “l’amnésie relationnelle”. Après l’annulation de son émission de télé-réalité, Dessert Island, la productrice Ally, dépitée, retourne dans sa ville natale de Leavenworth, un village de l’État de Washington qui ressemble à un marché de Noël bavarois toute l’année. Elle tombe rapidement sur son ex-petit ami, Sean (Jay Ellis), ce qui l’amène à réévaluer les choix de vie qui les ont éloignés. Les choses se compliquent encore lorsqu’elle est présentée à la fiancée de Sean, Cassidy (Kiersey Clemons), et qu’on lui demande de filmer la vidéo du mariage du couple.
Cette mise en place laborieuse crée facilement de fausses attentes, alors qu’en réalité, nous avons affaire à une version émotionnellement plus mature et contemporaine de Le Mariage de mon meilleur ami. Clairement inspiré des classiques du genre, le long métrage s’attaque de manière frontale au problème de la nostalgie et valorise sans distinction les relations amoureuses et les relations personnelles. Malgré certaines punchlines dont l’effet est parfois mitigé, Brie est complètement dans son élément dans le rôle d’Ally et son abandon est indéniablement séduisant. En particulier, ses interactions avec ses coéquipiers Danny Pudi (dans une réunion très attendue de Community) et Haley Joel Osment constituent le sommet comique du film. Il convient également de féliciter le chat, crédité sous le nom de Gouda, dont la collaboration avec Brie est un autre facteur essentiel au charme de l’histoire.
Étant donné que le premier film de Franco, The Rental, était d’une nature complètement différente, l’exécution confiante de Somebody I Used to Know peut surprendre certains, mais elle est la bienvenue et attirera sûrement des spectateurs, même après la Saint Valentin.
Somebody I Used to Know de Dave Franco, 1h46, avec Alison Brie, Jay Ellis, Kiersey Clemons – Sur Prime Vidéo le 10 février 2023.
Toi chez moi et vice versa, Aline Brosh McKenna
Reese Witherspoon et Ashton Kutcher sont les protagonistes de Toi chez moi et vice versa, une comédie romantique diffusée sur Netflix et réalisée par la scénariste et réalisatrice Aline Brosh McKenna (Le diable s’habille en Prada, 27 Robes). Après avoir couché ensemble une fois, il y a 20 ans, Debbie (Witherspoon) et Peter (Kutcher) sont restés les meilleurs amis du monde, bien qu’ils vivent maintenant de part et d’autre des États-Unis. Debbie est mère célibataire d’un garçon de 13 ans (Wesley Kimmel), tandis que Peter mène une brillante carrière à New York. Mais lorsque leurs plans pour se rencontrer dans la même ville tournent mal, Peter accepte de se rendre à Los Angeles pour s’occuper du fils de Debbie afin qu’elle puisse se rendre à New York pour poursuivre ses propres ambitions professionnelles.
Au cours des quelques jours qui suivent, ils en découvrent davantage sur eux-mêmes et sur l’autre. C’est un terrain très familier pour le genre, et ce film exploite le tout de la manière la plus sûre possible. La direction que prend l’intrigue est claire dès le départ, avec peu de surprises ou de plaisanteries en chemin. Bien qu’ils ne soient techniquement pas longtemps ensemble à l’écran, Witherspoon et Kutcher collaborent bien dans les rôles principaux. Le charisme naturel de Kutcher et son expérience de la comédie font de lui le choix parfait pour le Peter espiègle, même s’il n’est pas capable d’atteindre aussi bien le registre dramatique. De même, la sympathie de Witherspoon convient parfaitement à l’archétype de la comédie romantique névrosée qu’elle incarne. Un habile montage en split-screen les réunit pendant les scènes, et leur complicité fonctionne.
Ce qui ne fonctionne pas aussi bien, c’est la volonté du scénario d’atteindre autant de clichés du genre que possible. Il y a le gamin tyrannique, le voisin excentrique (joué avec enthousiasme par Steve Zahn) et l’intérêt amoureux concurrent (Jesse Williams). Le résultat est une prémisse simple qui devient gonflée par trop d’idées, ce qui finit par nuire à la fois à la romance et à la comédie. L’intrigue est tellement surchargée que le couple arrive à la rupture nécessaire du troisième acte alors qu’il ne reste que dix minutes avant la fin du film. La rupture est résolue en quelques secondes, ce qui amène le spectateur à se demander pourquoi les auteurs se sont donné cette peine. Kutcher et Witherspoon sont suffisamment divertissants pour faire de Toi chez moi et vice versa un film agréable à regarder. Mais avec son scénario cousu de fil blanc et son intrigue gonflée, il est probable que ce film tombera dans l’oubli une fois la télévision éteinte.
Toi chez moi et vice versa d’Aline Brosh McKenna, 1h49, avec Reese Witherspoon, Ashton Kutcher, Wesley Kimmel – Sur Netflix le 10 février 2023
