[CRITIQUE] Living with Chucky – La poupée qui fait non

Living with Chucky, le documentaire réalisé par Kyra Gardner, se présente comme un hommage tranchant à la franchise culte du célèbre Chucky. En utilisant des extraits choisis et des entrevues avec divers collaborateurs de la saga, le film offre une plongée chronologique dans l’univers de cette poupée meurtrière qui hante nos écrans depuis maintenant 35 ans. Gardner, fille de Tony Gardner, un spécialiste des effets spéciaux qui a contribué à de nombreux classiques du genre, tisse un lien familial entre elle-même et le personnage emblématique, faisant de ce documentaire une œuvre personnelle.

HOMMAGE TRANCHANT

Dès le début du documentaire, l’introduction accrocheuse attire les amateurs de films d’horreur, en promettant de révéler les origines et les coulisses de la franchise qui a inspiré des films tels que M3GAN et les apparitions d’Annabelle. Nous sommes témoins de la création minutieuse d’une poupée Chucky, ce qui annonce déjà une attention portée aux détails et à l’artisanat qui caractérisent le slasher. Les transitions soignées entre les différents chapitres de la saga raviront également les collectionneurs et les fans du genre.

© Shadowz

Le documentaire donne la parole à plusieurs acteurs et collaborateurs clés de la franchise, offrant ainsi une perspective intéressante sur son évolution au fil des ans. Les souvenirs d’Alex Vincent, l’acteur qui incarnait Andy Barclay dans les deux premiers films et qui est revenu dans la franchise en 2013, suscitent une certaine nostalgie. Tony Timpone, Marlon Wayans, Lin Shaye et les incontournables Don Mancini et David Kirschner, scénariste et producteur de la saga depuis ses débuts, apportent leur contribution à l’analyse du phénomène Chucky. L’interview de Jennifer Tilly, l’interprète de Tiffany, la fiancée de Chucky, ainsi que celle de John Waters, le réalisateur reconnu pour son amour du trash, ajoutent une touche de glamour et d’extravagance.

Le documentaire met en évidence le fait que Chucky est véritablement une histoire de famille, à la fois devant et derrière la caméra. Fiona Dourif, qui incarne le personnage de Nica depuis 2013, partage l’écran avec son père, Brad, qui prête sa voix à Chucky. Cette dynamique familiale renforce le lien émotionnel entre les acteurs et les personnages qu’ils incarnent, offrant ainsi une profondeur supplémentaire à la franchise.

AU-DELÀ DU CULTE, PAS GRAND-CHOSE

Cependant, au-delà de l’hommage et du culte entourant Chucky, le documentaire ne parvient pas à approfondir certains aspects clés de la franchise. L’histoire de la saga est abordée brièvement, sans réel approfondissement. Par exemple, la discussion sur Chucky 3 se résume davantage à un résumé du film qu’à une véritable analyse. Les fans de la franchise auraient sans doute apprécié davantage d’anecdotes et de détails sur les différents volets.

Living with Chucky aurait également bénéficié d’une concision plus marquée. Le documentaire se répète par moments et s’attarde parfois trop longtemps sur des aspects techniques, comme les effets pratiques qui surpassent les effets numériques. Malheureusement, cette attention excessive à certains détails laisse peu de place à une réflexion plus approfondie sur la portée sociale et culturelle de la saga. Par exemple, le documentaire n’aborde pas la controverse entourant la violence dans les films Child’s Play, en particulier au Royaume-Uni. De plus, il ignore complètement le récent remake, ce qui pourrait être décevant pour ceux qui espéraient une vision plus complète de l’univers de Chucky.

© Shadowz

La conclusion du documentaire se concentre sur les liens durables créés par Chucky, tant dans le monde réel que dans celui du cinéma. Il aborde le conflit entre les vraies familles et les “familles de films”, qui aurait pu être un sujet documentaire fascinant à part entière. Cependant, cette partie finale se révèle être plus indulgente et sentimentale qu’analytique.


Dans l’ensemble, Living with Chucky est un documentaire sain qui fait office de cadeau aux fans de la franchise. Il célèbre l’œuvre et rend hommage aux cinéastes qui l’ont créée. Cependant, pour ceux qui sont moins familiers avec cette saga, le documentaire offre principalement des anecdotes touchantes plutôt que des analyses approfondies qui pourraient susciter une véritable curiosité. Il s’agit donc d’un produit nostalgique respectable, mais qui aurait pu atteindre des sommets plus élevés.

Living with Chucky de Kyra Elise Gardner, 1h45, documentaire – Sur Shadowz le 30 juin 2023

0
0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *