[CRITIQUE] L’Amant de Lady Chatterley, The Wonder, Meurtres sans ordonnance – L’indifférence Netflix

L’Amant de Lady Chatterley, Laure de Clermont-Tonnerre

Empêtré dans une pure monotonie qui résulte du manque de vision du réalisateur et du scénariste pour adapter le célèbre roman éponyme de D.H. Lawrence, L’Amant de Lady Chatterley semble trop sacrément démodé pour un public contemporain. C’est un échec vain et tout à fait oubliable de la part de la cinéaste française Laure de Clermont-Tonnerre, dont le premier long métrage, Nevada, a suscité quelques réactions positives.

Les trois performances principales d’Emma Corrin, Jack O’Connell et Matthew Duckett sont tellement maniérées qu’il est difficile de ressentir autre chose que du découragement et de l’ennui. L’alchimie inexistante entre les amoureux renforce l’idée que ce film est en pilotage automatique. Une romance qui ne s’enflamme jamais au sein d’une intrigue dramatique qui ne parvient pas à innover et à susciter l’intérêt. Si vous cherchez une version du roman plus excitante et plus engageante sur le plan cinématographique, essayez celle de Pascale Ferran, sortie en 2006.

The Wonder, Sebastián Lelio

Du réalisateur de Gloria et d’Une femme fantastique, The Wonder ne vous fera pas reprendre de l’énergie tant il s’engage dans une cuisson lente et sans épices. Le film, basé sur le livre d’Emma Donoghue et coécrit par Lelio et Alice Birch, est un film policier lugubre et peu inventif, imbibé de mysticisme et de contemplation qui, sans trahir son style lyrique, ne saisit jamais fermement. L’atmosphère tiède et sans esprit refuse de partir jusqu’à la fin, suivant un scénario qui aurait besoin de plus de paradoxe et d’une conclusion moins débilitante. En revanche, il soulève des questions profondes sur la religion et son interpénétration avec les réalités humaines.

Se déroulant dans un village rural irlandais du XIXe siècle, l’histoire décrit l’arrivée d’une infirmière anglaise (Florence Pugh), engagée par un comité de citoyens étranges – croyants et sceptiques – pour observer une fillette fidèle de 11 ans (Kíla Lord Cassidy) qui survit sans manger. Est-elle une sainte, une sorcière ou une personne possédée ? Les secrets cachés sont révélés avec l’aide d’un journaliste (Tom Burke) prêt à écrire un article sur cette affaire pour le Daily Telegraph. Avec un rythme narratif chancelant comme pire ennemi et une photographie comme plus grande qualité, The Wonder est plus un exercice d’ambiance dépourvu de risques apparents. Il vous laissera avec moins que ce que vous exigez pour une histoire de cette nature.

Meurtres sans ordonnance, Tobias Lindholm

Les thrillers du réalisateur danois Tobias Lindholm sont devenus célèbres pour leur éclat et leur agitation, mais Meurtres sans ordonnance, une histoire vraie poignante abîmée par la banalité, ne tient pas aussi bien la route qu’on pourrait l’espérer. La scénariste Krysty Wilson-Cairns a travaillé à partir du livre de Charles Graeber, paru en 2013. Le film est porté par Jessica Chastain et Eddie Redmayne dans les rôles principaux. Elle est Amy Loughren, une infirmière compétente bien que fatiguée et mère célibataire de deux enfants, qui lutte contre une crise de cardiomyopathie. Il est Charlie Cullen, un infirmier sûr de lui et serviable qui a travaillé dans neuf hôpitaux pendant 16 ans, laissant derrière lui la marque de la mort silencieuse. Lorsqu’il arrive à l’unité de soins intensifs de l’hôpital Parkfield Memorial dans le New Jersey, c’est un immense soulagement pour Amy, qui ne pouvait pas deviner que ses patients seraient en danger. Une mort mystérieuse entraîne une enquête menée par deux détectives acharnés (joués par Nnamdi Asomugha et Noah Emmerich), les laissant coincés dans un tissu de mensonges, de cynisme et de dissimulations.

Plutôt que d’être choqué ou terrifié, on suit le cours des événements de manière assez intriguée et parfois amusée. Mais ce n’est pas suffisant. Ce drame policier monotone arrive maladroitement et avec raideur à ses révélations, ne réussissant guère plus qu’un simple geste pour dénouer des nœuds indémêlables. Il est faible en tant que thriller et particulièrement décevant après le travail exceptionnel de Lindholm dans le passé. Tout simplement : c’est quelque chose que vous pourriez lire en quelques paragraphes, et le film ne parvient pas à présenter un quelconque type de dilemme au cours de son récit sans passion. Le personnage de Cullen aurait dû être mieux exploré et il aurait fallu révéler des détails de sa vie personnelle pour nous aider à gagner un certain intérêt et à surmonter l’indifférence.

L’Amant de Lady Chatterley, The Wonder & Meurtres sans ordonnance disponibles sur Netflix

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