
Quentin Dupieux est sans aucun doute un des plus importants cinéastes français de la dernière décennie. Il a imposé son style avec Rubber ou encore Steak, avant de l’exploser et le mener à maturité avec le sublime Réalité porté par la performance explosive de Chabat, ainsi que Le Daim qui vient poser la dernière pièce sur du style de Dupieux avec cette étrangeté pourtant si familière à l’œil. Tourné en plein COVID avec peu d’acteurs, Incroyable mais vrai raconte l’histoire d’un couple qui achète une maison avec une étrange trappe sous laquelle se cache quelque chose d’incroyable mais bien vrai.
Le postulat de base a tout d’un grand Dupieux : le mystère présent sous cette drôle étrangeté, le casting avec le retour de Chabat, entouré de brillant acteurs (Benoît Magimel, Anaïs Demoustier et Léa Drucker). La première demi-heure du film tient ses promesses ! Mystère, bizarrerie, tension, personnages charismatiques, tout y est ! Pui ça se répète, ça se répète encore et encore une fois… Puis un soubresaut ! Puis c’est fini… En une heure et quinze minutes, le film a le temps de se montrer long et répétitif ce qui en soit peut contribuer à l’ambiance et l’évolution des personnages, mais se montre en réalité vide. Incroyable mais vrai passe à côté de son sujet, enfermé dans une boucle, le film ne s’échappe de sa prison scénaristique que dans ses 10 dernières minutes, survolant alors tous les sujets et le développement final des personnages.

Seul le personnage de Magimel brille au milieu de tout cela avec un arc narratif complet et une évolution forte. Chabat lui joue le même genre de personnage que dans Réalité, ce qui lui convient à merveille certes mais qui reste moins profond et développé dans ce film… Léa Drucker elle tente de se dépatouiller dans la complexité de son personnage. À la fois trop peu présente pour évoluer concrètement et trop enfermée dans sa routine scénaristique pour briller, dommage car l’idée était « profonde ».
Incroyable mais vrai est un Dupieux perdu entre 2 mondes, entre un concept alléchant et une envie de cinéma restreinte. Le film est porté par des acteurs brillants mais dont la partition tend à s’essouffler rapidement et à s’enfermer dans un scénario bien restreint, dommage…
Incroyable mais vrai au cinéma le 15 juin
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