[CRITIQUE] Hustle – Plutôt le millieu du panier

Nouvelle sortie Netflix de la semaine, Hustle (ou Le Haut du Panier – bravo aux traducteurs), est le nouveau film produit par Adam Sandler et donc distribué par la plateforme américaine a l’international comme le prévoit l’accord entre les deux partis depuis 2014. Cette fois ci l’acteur incarne le rôle de Stanley « Double 2 » Sugarman, un recruteur de talents pour la 76ers en NBA. En perte de vitesse, et voulant se rapprocher de sa famille, il va donc tout faire pour prouver au monde que son nouveau poulain, Bo Cruz, est bien la future star du basket américain. Deuxième réalisation de Jeremiah Zegar, Hustle possède le soutien de Lebron James ainsi que de nombreuses stars de la NBA qui font des apparitions comme Coach J, Shaquille O’Neal, Seth Curry, Charles Barkley ou encore Tobias Harris et Matisse Thybulle des 76ers de Philadelphie ce qui confère donc au film un certain réalisme en nous immergeant directement au cœur d’une des plus grandes franchises au monde. Mais outre ces caméos marveliens qu’est-ce qu’Hustle a à nous apporter ?

Vers l’infini et l’au-delà

Tout d’abord il y a un réel plaisir à découvrir les coulisses de la ligue sportive la plus suivie au monde, les drafts, les pré-sélections ou encore le travail des recruteurs à l’international. Le sujet est passionnant et il est exploité en long et en large durant le film. Néanmoins la où le film devient un poil ennuyant c’est durant ses tentatives de créer de l’enjeu et des dilemmes familiaux. Si le film n’a pas lieu alors cela ne changerait pas grand-chose à la vie de nos deux personnages principaux, il n’y a pas d’enjeux particulièrement importants outre que le défi personnel. Il n’y a pas non plus d’antagonistes, exceptés un directeur de franchise qui veut prendre le moins de risques financiers (donc plutôt compréhensible) et un joueur purement méchant qui passera son temps à insulter de manière racistes et répétés Bo Cruz. Finalement les affrontements contre les protagonistes ne sont pas très passionnants mais ils ont le mérite de servir le récit en les faisant grandir : le personnage d’Adam Sandler s’affirme de plus en plus et suit sa propre voie tandis que celui de Juancho Hernangomez réussit à prendre le contrôle de lui-même au fil du film et donc à progresser.

Les seuls enjeux narratifs du film sont la progression, les protagonistes arriveront-ils à être de meilleurs sportifs, de meilleurs pères et de meilleurs humains ? C’est très simple mais il faut dire qu’avec l’humanité que dégage Sandler on est immédiatement conquis par ce postulat touchant d’un buddy movie où deux héros souhaite leur revanche sur le monde. La progression c’est aussi l’un des objectifs les plus importants dans le monde du sport, et ça Hustler l’a très bien compris en faisant de cette progression la plus grande victoire possible. De manière générale le film dégage un vrai amour du basket, et il le transmet notamment par sa mise en scène. La caméra virevolte sans cesse pour suivre les mouvements des acteurs (tous de réels basketteurs) dans des chorégraphies impressionnantes donc intéressantes. Jeremiah Zegar adapte ses techniques selon les situations, notamment dans les duels où ils utilisent alors des champs contre champs frontaux, semblant toujours vibrer, pour nous impliquer au cœur des matchs.

Plus beau sourire du monde.

Hustle c’est l’archétype du film simple, il est prévisible de bout en bout, aux enjeux gentillets et aux antagonistes inexistants. Mais malgré tout il y a Adam Sandler, dont le regard est toujours bouleversant et le sourire attendrissant. Le film ne sera certainement jamais dans le haut du panier des films de sports, où des comédies dramatiques américaines, mais on ne peut même pas lui en vouloir : il nous arrache quelques sourires sans difficultés alors on a envie de lui dire pourquoi pas. C’est quoi le cinéma d’Adam Sandler dernièrement ? Ce sont des œuvres qui impressionnent par leurs capacités à être aussi attachantes en quelques mots et peu de regards. En s’écartant des basiques comédies américaines Sandler peut de plus en plus montrer toute la force de son jeu, alors même si dans deux semaines on aura surement oublié ce Hustle, on a pourtant hâte de découvrir le prochain Sandler, qui nous arrachera quelques sourires sans aucun doute.

Note : 3 sur 5.

Le Haut du panier sur Netflix le 8 juin 2022

0
0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *