[CRITIQUE] Dodo – Yorgos Lanthimou

Alors qu’une riche famille en proie à des difficultés financières se démène pour organiser un mariage qui pourrait leur être profitable, le chaos éclate parmi les participants, dont les propres problèmes remontent à la surface. Pendant ce temps, la découverte d’un dodo dans la somptueuse villa laisse tout le monde perplexe et confus. Rien que par son principe, Dodo, du scénariste et réalisateur Panos H Koutras, ressemble à une comédie absurde et bizarre, dans la veine de Canine, de Yorgos Lanthimos. Et si le cinéaste tente de tisser un drame familial existentiel au milieu de cette folie, l’humour plat et les performances excentriques rendent ce film caduc sur le coup.

Le premier acte est consacré à la mise en place des différents protagonistes et des drames qui vont bientôt se produire. Sophia (Natassa Exindavveloni), la future mariée, hésite à se marier. Sa mère, Mariella (Smaragda Kapidi), une actrice au chômage connue pour une ancienne émission de télévision, a également des doutes quant à son mariage avec l’homme d’affaires Pavlos (Akis Sakellariou), car ils ont tous deux des relations avec des personnes différentes (qui sont également invitées au mariage). Ce drame est entrecoupé de prises de vue du dodo qui court dans le sombre jardin au rythme d’une bande-son charmante et saine. Le ton particulier est suffisant pour que les spectateurs veuillent voir où le réalisateur veut en venir avec ces idées. Malheureusement, ce qui se passe est beaucoup moins amusant. La prémisse absurde est compromise par le comique puéril présenté. Les blagues consistent principalement à voir l’oiseau en images de synthèse grogner comme un chien de dessin animé, tandis que les invités stupéfaits et partiellement terrifiés crient avec la même énergie que des personnages de cirque. À côté de ces bêtises, on trouve quelques répliques amusantes, mais pas assez pour rendre l’humour plus supportable. Outre le manque d’humour, la bande-son est une autre source de frustration. Bien que les courtes bribes de mélodies confèrent initialement au film un charme attachant et décalé, leur manque d’originalité y met fin. La dixième fois que nous entendons cet air de piano mélancolique, nous nous en lassons, et la centième fois, nous en devenons fous.

Bien que le concept étrange de Dodo puisse attirer l’attention de ceux qui recherchent quelque chose de très différent, l’approche de ce film semble être d’irriter les spectateurs autant que possible, et c’est extrêmement déplaisant.

Note : 2 sur 5.

Dodo au cinéma le 10 août 2022.

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