Connaissez-vous la blague suivante : « Si Christian Grey avait été pauvre, il paraîtrait être un psychopathe ? ». Tel semble être la principale source d’inspiration de Good Boy, du réalisateur norvégien Viljar Bøe. L’histoire suit une jeune femme charmée sur Tinder par un certain Christian, vivant dans une immense maison avec son chien Franck. Enfin, chien, c’est vite dit, car en réalité Frank est un homme déguisé en canidé et qui se comporte exactement comme un chien.

Bøe prend ici le risque de proposer un film à concept : ce genre de film où le concept est génial, mais qui s’effondre comme un château de carte en cours de route. Débutant tel une comédie romantique absurde, Good Boy évolue peu à peu vers un cauchemar BDSM, malsain et grinçant. Ce virage s’opère par petites touches, nous montrant la folie qui se cache derrière le protagoniste, le charmant et glaçant Gard Løkke.

Pourtant, Viljar Bøe semble avoir eu un budget limité pour réaliser Good Boy, qui ne brille pas grâce à une lumière sublime ou à une mise en scène d’une créativité folle. Cependant, le cinéaste sait qu’il a une petite marge de manœuvre, alors il se permet de faire entièrement confiance à ses acteurs, à ses personnages et à quelques décors. Bien que court (1h16), le film prend son temps, étire les situations, instaure une véritable tension qui, comme tout bon film d’horreur, n’attend qu’une chose : une fin explosive. Et seigneur Carpenter, ça fonctionne. Impossible de décrocher, tellement le récit devient imprévisible, avant d’aboutir à l’une des fins les plus dérangeantes de l’histoire du cinéma.

En conclusion, Good Boy est un excellent petit film, parfait pour Halloween, et Viljar Bøe risque d’être un cinéaste à suivre pour le reste de sa carrière.

Good Boy de Viljar Bøe, 1h16, avec Gard Løkke, Katrine Lovise Øpstad Fredriksen, Amalie Willoch Njaastad – Exclusivement sur Shadowz