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[RETROSPECTIVE] S.S. Rajamouli – La reconnaissance internationale

Ceci est la quatrième partie de notre rétrospective sur S.S. Rajamouli, pour lire la troisième partie cliquez-ici.

Vous n’allez pas lire des critiques et analyses de chaque films mais des recommandations. La partie analyse reste prioritairement complète dans les deux premières parties.


Eega (2012)

Le fleuriste Nani (Naveen Babu Ghanta) et sa voisine Bindhu (Samantha Ruth Prabhu) développent des sentiments amoureux l’un pour l’autre. Mais à leur insu, l’homme d’affaires coureur de jupons Sudeep (Kichcha Sudeepa) a les yeux rivés sur la belle Bindhu. La jalousie et la violence s’entrecroisent lorsque Sudeep tue Nani dans un élan de rage, mais non sans que ce dernier promette de se venger, un désir qu’il conserve même après s’être réincarné en mouche.

Cette prémisse fait d’Eega l’œuvre la plus ambitieuse de Rajamouli à ce jour, où l’échelle épique ne dépend pas tant du monde que de la petitesse du personnage principal. Qu’une mouche puisse être émotive et attachante est encore un miracle pour moi, mais le travail impressionnant de Rajamouli sur les images, les sons et les effets spéciaux le rend possible.

La Légende de Baahubali – 1ère et 2ème partie (2015 & 2017)

Présenté à l’époque de sa sortie comme le plus grand film de l’Inde, l’épopée en deux parties La Légende de Baahubali raconte l’histoire du héros titulaire (Prabhas) qui a un désir inexplicable d’escalader les chutes d’eau près de son village natal de la tribu Amburi. Lorsqu’il y parvient enfin, il découvre la vérité sur son sombre passé et comment son oncle Bhallaaladeva (Rana Daggubati) s’est emparé par la force du trône du royaume de Mahishmati au détriment de son père homonyme. Poussé par la colère et soutenu par une armée de fidèles partisans, Baahubali part à l’assaut de son royaume et récupère son titre légitime de roi.

Les films suivent une intrigue traditionnelle et simple, mais leur budget combiné de 70 millions de dollars a permis à Rajamouli de créer son épopée la plus complexe à ce jour, avec une construction du monde comparable à celle des franchises du Seigneur des anneaux ou de Harry Potter. La duologie a rapporté 350 millions de dollars dans le monde, un exploit qui n’a pas encore été dépassé par un autre film indien.

RRR (2022)

En 2014, le président indien de l’époque, Pranab Mukherjee, a promulgué une loi divisant la région de l’Andhra Pradesh en deux États, le Telangana et l’Andhra Pradesh. Rajamouli, qui est né et a grandi dans cette région, s’est interrogé sur le bien-fondé de cette séparation alors que les deux régions partagent la même langue, la même histoire et la même culture. C’est ainsi qu’est née l’idée de RRR, un film historique de fiction sur les véritables combattants de la liberté, Bheem (N. T. Rama Rao Jr.) et Raju (Ram Charan), et sur l’amitié qu’ils ont nouée pendant l’occupation britannique de l’Inde.

RRR est chargé de métaphores dialectiques. Il y a des colonisateurs et des colonisés, un chasseur et un tigre, l’eau et le feu, la ville et la jungle, et toutes sortes d’autres forces contradictoires. Pendant la première moitié du film, nous sommes amenés à penser que Bheem et Raju font également partie de cette polarité. Malgré leur lien fraternel, ils servent des groupes opposés – la tribu Gond et l’armée coloniale britannique, respectivement – dont les idéaux sont incompatibles entre eux.

Ce qui était initialement présenté comme une opposition est ensuite découvert comme une complémentarité avec la révélation de l’histoire de Raju. RRR invite la population indienne (et par extension, son public mondial également) à sonder ce qui les unit et à concentrer leur énergie pour combattre des ennemis communs fondés sur les principes universels de justice et de droiture.

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