[RETROSPECTIVE] S.S. Rajamouli – L’avant succès

Ceci est la troisième partie de notre rétrospective sur S.S. Rajamouli, pour lire la deuxième partie cliquez-ici.

Vous n’allez pas lire des critiques et analyses de chaque films mais des recommandations. La partie analyse reste prioritairement complète dans les deux premières parties.


Sye (2004)

Le fait que ce film soit à la fois un film de gangsters et un drame sportif constitue une véritable contradiction. Après tout, la violence des gangs n’a rien de sportif ou d’honorable, mais Rajamouli parvient à combiner les deux. Au centre de Sye se trouve le MK College of Arts and Sciences, une institution tristement célèbre pour le clivage entre ses étudiants en Arts et en Sciences. En dehors des bagarres occasionnelles, les deux groupes s’affrontent régulièrement dans des matchs de rugby afin de prouver leur supériorité l’un envers l’autre.

Les choses se compliquent avec l’arrivée du mafioso Bhikshu Yadav (Pradeep Rawat) qui s’empare de la propriété de l’école. Les deux factions sont obligées de travailler ensemble en tant qu'”Eagles” et montrent ainsi le pouvoir collectif des étudiants contre les pouvoirs en place. Ces derniers mènent une campagne contre Yadav qui finit par gâcher sa carrière politique et utilisent leurs connaissances pour le duper à plusieurs reprises.

Le film culmine avec un match de rugby de 40 minutes entre les Eagles et les Bulls (le gang de Yadav), aussi intense que les séquences de guerre des derniers films de Rajamouli. On retiendra en particulier un monologue incroyablement enthousiaste de Rafi (Rajiv Kanakala), l’entraîneur des Eagles, qui incarne à merveille la doctrine de Rajamouli selon laquelle il faut se battre contre l’adversité, même si elle semble indestructible.

Chatrapathi (2005)

Chatrapathi raconte l’histoire d’un immigrant sri-lankais nommé Sivaji (Prabhas) qui est séparé de sa belle-mère Parvati (Bhanupriya) et de son frère Ashok (Shafi) après s’être réfugié en Inde. Afin de survivre, il travaille sous les ordres du tyrannique Baji Rao (Narendra Jha) qui dirige un commerce portuaire illégal. Douze ans plus tard, Sivaji s’impose au sein de la communauté des réfugiés comme le héros attitré qui se bat pour la liberté et la dignité des personnes opprimées.

Malgré la réputation que Sivaji s’est faite, son objectif reste assez simple : retrouver sa famille. Ses actes d’héroïsme ne sont qu’un détour pour prouver qu’il a grandi pour devenir quelqu’un dont sa mère pourrait être fière. Le film présente l’amour maternel à la fois comme une motivation et une complication, et bien qu’il s’essouffle dans la seconde moitié, la séquence préparatoire reste la plus exaltante de Rajamouli.

Magadheera (2009)

Magadheera, le grand succès de Rajamouli, est aussi son premier film à inclure la réincarnation. Les amoureux Kala Bairava (Ram Charan) et Mithravinda Devi (Kajal Aggarwal) renaissent 400 ans plus tard sous les noms de Harsha et Indu, respectivement, animés par le désir de poursuivre leur histoire d’amour interrompue par le rusé Ranadev Billa (Dev Gill).

Le film a marqué l’incursion de Rajamouli dans les films d’époque et dans les grands actes romantiques, qui sont désormais au centre de l’action et non plus dans une lointaine intrigue secondaire. Bien qu’il soit manifestement limité par une vision qui dépasse de loin son budget, le penchant de Rajamouli pour les extrêmes brille encore à travers des cascades à vélo qui défient la mort, des explosions d’hélicoptères, des scènes de poursuite à cheval et certains des numéros musicaux les plus entraînants de sa carrière.

Maryada Ramanna (2010)

Oubliez tout ce que j’ai dit jusqu’ici sur le style de Rajamouli, Maryada Ramanna défie tout cela. Dans ce qui est peut-être le vilain petit canard de toute sa filmographie, Rajamouli ridiculise la violence excessive de ses autres longs métrages. L’intrigue est la suivante : en 1982, une querelle entre deux familles a entraîné la mort du frère de Ramineedu (Nagineedu), incitant tout son clan à se venger chaque fois que le destin le permet. Vingt-huit ans plus tard, l’orphelin Ramu (Sunil) retourne dans sa ville natale dans l’espoir d’acquérir sa part de terre, ignorant l’histoire entre sa famille et celle de Ramineedu.

Ce qui s’ensuit est un jeu du chat et de la souris avec la fierté, l’amour et la tradition en jeu. Au lieu d’une portée épique, Rajamouli mise tout sur l’humour, avec une abondance de malentendus, de situations absurdes et d’effets visuels spectaculaires. Ramu n’est peut-être pas aussi fort et masculin que les autres personnages principaux de Rajamouli, mais ce qui lui manque en physique, il le compense par son esprit et son cœur courageux, montrant que la force peut prendre différentes formes.

0
0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *