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[RECAP #4] À l’Intérieur, Wake Up & Late Night with the Devil (PIFFF)

À L’INTÉRIEUR de Julien Maury et Alexandre Bustillo (La Séance Culte)

Beaucoup de choses positives sur En Boucle [dans le précédent RECAP], pour contrebalancer tout ça, parlons du premier film de Julien Maury et Alexandre Bustillo, qui repassait en séance culte, À l’Intérieur.

La hâte pour le voir était grande, puisque le film est comparé à des grands noms du genre français tel Haute Tension ou Martyrs. Fort heureusement je ne suis ni Alexandre Aja ni Pascal Laugier, car je me serais senti insulté d’être comparé à un film aussi pathétique et raté. Dès son premier plan, le film ne cache pas son très mauvais goût, posant sa caméra sur un fœtus qui reviendra plusieurs fois durant le récit. C’était déjà bien horrible dans Blonde, ce n’est pas mieux ici, surtout avec ces premières minutes franchement ridicules. Et cela n’ira pas en s’arrangeant, les réalisateurs développant une histoire hilarante de non-sens, où chaque comédien est à la ramasse.

À l’Intérieur est un bien beau désastre, qui se voudrait être marquant dans tout le sang qu’il déverse, mais qui se retrouve absurde, particulièrement quand il mentionne le problème des cités en sous-texte, quand bien même elles n’ont aucun enjeu dans ce film.

On ne va pas plus s’étendre là-dessus, on dira tout de même qu’on est face au pire film du duo de réalisateur et pourtant, entre The Deep House et Kandisha la compétition était rude, tant ces deux films non plus, n’ont pas grand-chose à tirer. À l’Intérieur est à l’image du reste de la filmographie de Maury-Bustillo, difficilement regardable.

WAKE UP de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell (hors-compétition)

Cette fois-ci c’est un film hors-compétition qui nous est proposé. Wake Up avec à la réalisation François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, dont le pitch est assez simple. De nuit, des activistes rentrent dans un magasin pour tagger des trucs, les vigiles les repèrent, s’ensuit donc un terrible affrontement où déferle la violence, pour des motifs assez superficiels on va pas se mentir.

Wake Up est ce que l’on appelle dans le jargon, un film pas du tout subtil et bien bourrin. Ce n’est pas un reproche, c’est ce qu’il est et ce qu’il veut être et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il le fait plutôt bien. S’il y a bien une chose de marquante et d’amusante avec ce film c’est l’ambivalence de son boogeyman, à la fois une bête invincible et le petit Kevin de Maman j’ai raté l’avion. En effet, il enchaîne les morts sanglantes et violentes avec quantité de pièges assez inventifs, pour donner un spectacle assez jouissif. 

Mais la dernière pierre à l’édifice d’un film plaisant, c’est quand ton scénario n’est pas complètement raté (hein À l’Intérieur). On pourrait remettre en question quelques décisions, mais globalement, le comportement des personnages est assez logique, rendant le film réellement angoissant par moment. Cette logique, assez rare dans pas mal de slashers, fait de Wake Up l’un des meilleurs du genre ces dernières années.

Alors tout n’est pas parfait, loin de là, la mise en scène n’est pas toujours cohérente, même si elle fait de belles images, et le message que les réalisateurs veulent faire passer semble un peu passer à la trappe par rapport à la jouissance de la violence. Mais ce Wake Up est malgré tout une petite série B sympathique et réussie.

LATE NIGHT WITH THE DEVIL de Cameron Cairnes et Colin Cairnes (En compétition)

On revient du côté de la compétition et attention les amis, petit bijou à signaler, puisqu’était présenté ce jour, le premier film des frères Cairnes, Cameron et Colin, Late Night with the Devil. Reprenant les codes des talk-shows des années 70, on va y suivre Jack présentant son émission spéciale Halloween, qui va gentiment partir en vrille.

Ils sont rares les films qui mettent en scène un concept original et qui arrive à le maintenir avec rigueur de bout en bout. C’est pourtant ce qu’arrivent à faire les frères Cairnes qui, avec cette parodie de late night des années 70, présentent un film intelligent, très bien mis en scène et surtout assez terrifiant. Un bonheur par ailleurs, de retrouver David Dastmalchian que l’on voit très souvent cantonné aux seconds rôles dans des films assez renommés. Le voici ici aux antipodes de ce que l’on voit d’habitude, puisque jouant le présentateur, c’est sûr lui que repose tout le show et donc le film. Le comédien est brillant. Ça il n’y avait pas de doute, car chacune de ses apparitions au cinéma est intéressante, même les plus courtes, mais ici, en monopolisant l’image il livre sans doute sa meilleure prestation.

Mais il n’est pas le seul argument de la réussite du film. Si ce late night avec le diable marche à merveille, c’est que l’angoisse est omniprésente tout le long du film. Le spectateur suivant une émission de télévision, il est assez facile de traiter des artifices, du mensonge et jouer avec la frontière du réel. Mais ce qui rend le film et ce jeu autour de la véracité de l’image réussis, c’est tout le dispositif mis en place par les réalisateurs. Cette alternance de live et de vidéos en backstage durant les coupures pubs sont passionnantes, tout comme les personnages, aux réflexions variés et faisant sans cesse évoluer le récit.

On pourrait pinailler sur la fin, qui aurait pu être raccourcie pour être un peu moins lourde, mais globalement ce Late Night with the Devil est une réussite totale, un film singulier qui transforme toutes ses idées en or, assurément l’un des meilleurs films passés au PIFFF depuis quelques années.

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