Nous voilà de retour au FIFAM pour cette 43^ème édition. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée hier soir et nous pouvons donc vous dévoiler la superbe programmation de cette édition. Si nous revenons chaque année dans ce festival c’est justement pour la qualité et la variété des œuvres choisies. C’est un événement qui continue de faire tomber les barrières entre les genres et les styles des films présentés. On commence avec la première catégorie : la compétition, qui se divise entre longs-métrages, moyens-métrages et courts-métrages. On apprécie le fait qu’une place soit donnée aux moyens-métrages, un entre-deux très souvent oublié en festival, d’autant plus en compétition. On a d’autant plus hâte de cette compétition car de nombreux films semblent insister sur leurs lieux, une thématique que j’aime particulièrement analyser au cinéma. Retour à venir très bientôt.

Chaque année le FIFAM, en plus de ses compétitions, propose de nombreuses thématiques venant enrichir sa programmation. Le premier thème de cette édition, que vous pouvez deviner sur l’affiche, est intitulé Vache-Caméra. De nombreux films sur la vache au cinéma donc, que ce soit par Todd Haynes, Andrea Arnold, Kelly Reichardt, Dariush Mehrjui, Djibril Diop Mambéty et même Buster Keaton ! Dans mon entretien avec Marie-France Aubert, directrice artistique du festival, l’année dernière elle nous révélait avoir commencé un mémoire sur la vache au cinéma, mais ça vous le saviez déjà car vous êtes des lecteurs fidèles. Je trouve donc que cette thématique vient conclure, ou en tout cas renforcer, une démarche personnelle de Marie-France, qui transmet son savoir à de nombreux spectateurs. C’est aussi pour ça que j’aime particulièrement le FIFAM, on devine dans le choix des films une humanité que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

Seconde thématique du festival, Les Disparu-e.s d’Amérique Latine : Traces et Persistances, est à mon sens la plus importante de cette édition. Le FIFAM est un festival qui a toujours voulu s’intéresser aux oubliés, ceux que l’Histoire n’a pas retenu. C’est pour cela que chaque année on retrouve des sélections de films de tous les continents, avec toujours des œuvres rares ou « perdues ». Ici on a donc l’Amérique Latine, avec beaucoup de documentaires (preuve de plus que le festival leur accorde une place importante) qui répètent une fois de plus : le cinéma est politique. On retrouvera donc des œuvres qui ont combattu la censure, les conventions et la violence pour nous parvenir aujourd’hui en 2023.

On continue notre voyage géographique avec la section Davy Chou : Anti-Archive ! Le cinéaste Franco-Cambodgien sera présent au FIFAM pour présenter son parcours. Une œuvre en accord avec la volonté du festival d’abattre les frontières puisque l’artiste est passé du documentaire à la fiction, d’un pays à un autre et même de la réalisation à la production. Il nous parlera d’ailleurs de son métier de producteur en projetant divers films produits par Anti-Archive, société qui souhaite révéler le nouveau cinéma cambodgien. Et pour continuer dans cette sélection toujours plus vaste et variée : il y a toute une sélection autour des Gay rom-com, des films tournés dans la région, d’autres en partenariat avec la FEMIS, une partie pour le jeune public et divers coups de cœur qui vont du nouveau Mandico jusqu’à Ozu en passant par du Robert Wise ou Orlando, Ma Biographie Politique, dernier film de Paul Preciado que nous avons hâte de découvrir.

Le FIFAM commence, les spectateurs affluent en salles pour une année de plus dans un festival que je considère comme une œuvre touchante, émouvante même car nous partageons les mêmes valeurs, cette volonté de déterrer des œuvres oubliées, des les montrer à un large public sans jamais les enfermer dans des cases précises. C’est le travail que nous faisons sur C’est quoi le cinéma depuis des années, et celui que font le FIFAM depuis maintenant un demi-siècle. Plongeons dans l’Histoire ensemble pendant une dizaine de jours !