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[CRITIQUE] Un tour chez ma fille – TF1 présente votre film du dimanche soir

Les comédies françaises populaires pullulent encore et toujours sur nos écrans de cinéma, là où certaines rendent grâce à ce support (comme récemment Le Discours), d’autres sont produites par des chaînes de télévision désirant créer un succès populaire, surfant sur une vague, pour ensuite faire une diffusion en clair. Ces comédies sont identifiables de par leurs formats de diffusion (le 16/9, sans bandes noires, adapté à tous les téléviseurs), des comédiens bankables mais aussi un enchaînement des sketches qui peuvent être facilement interrompues par des coupures pubs. Ainsi, Un tour chez ma fille coche sans difficultés toutes ces cases. 

Un tour chez ma fille, nouveau film d’Éric Lavaine (Barbecue, Bienvenue à bord) est la suite du succès Retour chez ma mère qui avait réussi à dépasser les 2 millions d’entrées en 2016. Ce dernier mettait en scène Stéphanie (Alexandra Lamy) contrainte de retourner vivre chez sa mère (Josiane Balasko) après une crise de couple. Dans ce deuxième film, le personnage d’Alexandra Lamy n’est plus présente (justifié par un voyage au Brésil) mais c’est sa soeur Carole, interprétée par Mathilde Seigner, qui va devoir héberger sa mère. Après une crise de couple et un emménagement retardé, cette dernière se voit contrainte de demander l’hospitalité « quelques jours » chez sa fille ainée Carole et son gendre (joliment sur-interprété par Jérôme Commandeur), en pleine thérapie de couple. Ces « quelques jours » se transforment en «quelques mois », Jacqueline se sent vite chez elle, prépare les dîners, accapare la télévision, réorganise la cuisine… Elle est là mais on ne sait pas pour combien de temps !

Sans réelle subtilité dans la narration visuelle, Éric Lavaine se contente d’une mise en scène théâtrale divagante dans des décors fixes avec une caméra statique et une profondeur de champ appuyée pour capter ces personnages semi-naturels, bien que plus élevés socialement que la majorité des spectateurs moyens qui iront voir le long-métrage. Entre villas en bord de mer, appartement T6 en plein centre-ville, thérapie de couple onéreuse, chaque aspect de leurs fortunes est capté empêchant une identification complète à ces personnages ne représentant qu’un petit pourcentage du public ciblé. Néanmoins, là où l’identification fonctionne un minimum, c’est dans certaines situations comiques, celle où la technologie rencontre le troisième âge. Même si ces situations sont paresseuses dans l’écriture, filmer ce réel et ce quotidien rappelle certains souvenirs communs. Ce n’est pas la scène qui fait rire, mais plus ce que l’on a déjà vécu avec l’un des membres de notre famille. De ce fait, l’humour survient d’un réel universel souvent plus drôle ou alors d’une série de quiproquos impliquant le personnage de Jérôme Commandeur, qui fait rire grâce à l’interprétation désabusée de l’interprète, car on ne va pas se le cacher, les blagues tournant autour du sexe : c’est aussi de la paresse. 

Un tour chez ma fille n’est qu’un brassage marketing d’un genre cinématographique redondant, une version clonée d’un long-métrage algorithmique que l’on a déjà vu maintes fois en mieux. Une suite de sketches qui parvient à trouver son rythme quelques minutes pour s’essouffler drastiquement avant de lancer une page de publicités. Un long-métrage télévisuel apathique diffusé un dimanche soir dans 3 ans sur TF1. 

Un tour chez ma fille au cinéma le 16 juin 2021.

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