[CRITIQUE] Tourmenté, On the Line & Thundercrack! (L’Etrange Festival 2023 – Jour 9)

Neuvième journée et trois films traités cette fois, mes premiers pas dans le cinéma de Bert I. Gordon, un thriller coréen et un film indé américain des années 70 qui pour le moins surprenant.

TOURMENTÉ

Pour fêter ses 100 ans, l’Etrange a décidé de faire un hommage à un grand réalisateur de séries B américaines, Bert Ira Gordon, dit Mr. B.I.G. Six films, diffusés, je n’en verrai que deux et le premier est Tourmenté, sorti en 1960. Comme bien souvent avec la série B, elle se repose sur le succès d’un autre film, ou bien exploite un concept qui a eu du succès. On pourrait parler des films de la Hammer, reprenant notamment les monstres d’Universal ou de nombreux films s’inspirant des films d’Alfred Hitchcock. C’est dans cette catégorie que se situe Tourmenté, puisque deux ans après Vertigo, Gordon nous procure un film avec de nombreuses similitudes dans son scénario.

Scénario par ailleurs, simple à comprendre, sur le point de se marier, Tom Stewart voit son ex ressurgir. Cette dernière meure accidentellement devant lui et ce dernier est hanté par son fantôme. Comme bien souvent chez les réalisateurs spécialistes de la série B, Bert Gordon a une méthode de réalisation bien précise, qu’il performe dans chacun de ses films. L’une des marques de fabriques de son cinéma, qui nous saute directement aux yeux, c’est son utilisation des effets spéciaux. Elle est fréquente et créée par lui et sa femme Flora. Tourmenté n’est pas un film particulièrement palpitant. En un peu plus d’une heure, on a du mal à vraiment rentrer dans cette histoire somme toute assez invraisemblable. Cependant, on se doit de souligner le charme général du film, que ce soient les effets spéciaux jouant assez bien avec les échelles de grandeur et la très belle photo d’Ernest Laszlo, grand chef opérateur ayant œuvrer pour Wilder, Preminger ou bien Lang.Saluons aussi les performances des acteurs, surtout celle de Lugene Sanders dans son seul rôle.

Des qualités de réalisation certaines, mais un film manquant de rythme et d’ambition, ma première excursion dans la filmographie de Mr. B.I.G. est, sans être parfaite, pleine de promesses.

Tourmenté de Bert I. Gordon, 1h15, avec Richard Carlson, Susan Gordon, Lugene Sanders – Sorti en 1960

ON THE LINE

Le deuxième film de la journée est réalisé par les frères Kim, Gok et Sun de leur prénom et est un film un peu spécial. Je dis cela, car On the Line est un film, de prévention contre le fishing, cette méthode d’arnaque pour récolter des informations personnelles amenant bien souvent à la perte d’une grosse somme d’argent pour la victime. Vous vous en doutez, qui dit film de prévention, dit bien souvent film avec très peu de subtilité ayant pour objectif de faire rentrer un message le plus violemment possible à son spectateur. C’est tout le problème du début du film, qui explique de manière didactique et inintéressante ce qu’est cette arnaque et qui devient rapidement imbuvable.

Il faut quand même saluer la suite du film et ses scènes d’action. Je reprochais une certaine illisibilité dans l’action de The Childe, ici les réalisateurs arrivent à tenir un film nerveux qui fait la part belle aux scènes d’action. On n’échappe pas aux nombreux poncifs qui caractérisent nos personnages, mais le vrai défaut du film reste sa volonté d’être un message avant d’être une œuvre cinématographique. Cela était paralysant dans son introduction, ça l’est aussi dans sa conclusion que ne renieraient pas les pubs de sécurité routière. Le film est par ailleurs assez insipide formellement lorsqu’il s’éloigne de l’action, on pourrait même dire qu’il est assez paresseux. Par bonté d’âme, je me permets de faire le travail du film, ne répondez pas aux numéros malveillants ou aux mails suspects. Voilà, maintenant vous n’avez plus aucune raison de regarde ce film.

On the Line de Gok Kim et Sun Kim, 1h49 – Date de sortie inconnue.

THUNDERCRACK!

Je sais pas vous, mais moi je ne m’informe pas souvent sur les films que je vais voir. Ça peut amener à de belles surprises, ça peut aussi amener à des expériences très surprenantes. Ce fut le cas de Thundercrack! de Curt McDowell qui est, à ma grande surprise, un film pornographique de 2h38. Sans connaître son genre, le film m’attirait. Son synopsis avait tout pour me plaire, par une nuit d’orage, plusieurs personnes se réfugient chez une veuve alcoolique. En l’espace d’une nuit, de nombreux secrets vont être révélés.

Beau pitch donc, mais je ne savais pas que les secrets allaient être révélés au détour de scènes de sexe et de voyeurisme mais soit. Il faut bien le dire, Thundercrack! est un film maîtrisé. Une photo absolument magnifique et un décor parfaitement exploité, d’autant que les acteurs sont convaincants dans la démonstration de leurs vices. Chose amusante, la sœur du réalisateur joue l’un des protagonistes. Bonne ambiance dans la famille. Je suis encore assez dubitatif devant ce film, parce qu’il est assez impressionnant et bien construit. La majeure partie de ces 2h30 est consacrée aux scènes de sexe, et le réalisateur arrive à faire évoluer ses personnages au sein de ces scènes. Thundercrack! arrive à lier ses scènes de sexe avec le reste du film, le rendant singulier mais surtout intéressant et pertinent. Une nuit délirante, ou sont réunis sept personnages débordant de vices et de folie, c’est ce que nous propose Thundercrack! un voyage assez dingue et unique.

Thundercrack! de Curt McDowell, 2h38 – Sorti en 1975

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