[CRITIQUE] Soul – Un film de cinéma, le dernier Pixar… sur Disney+

Pixar, comparé à leurs débuts, nous a quand même souvent déçus ces dernières années. Pouvant enchaîner un chef-d’œuvre Vice-Versa avec de très bancales Cars 3 ou Le Voyage d’Arlo, certaines têtes connues du studio sont toujours là pour proposer des œuvres intelligentes, divertissantes et inventives. Parmi eux, on peut citer Lee Unkrich (Toy Story, Coco), Brad Bird (Les Indestructibles) ou encore Peter Docter.

Ce dernier, l’homme derrière des classiques de Pixar tels que Monstres & Cie, Là-Haut, et Vice-Versa, nous raconte l’histoire de Joe (doublé avec un cœur gonflé par Omar Sy), un musicien de piano de jazz et professeur de musique, qui n’a jamais eu une occasion de jouer sur scène. Sa chance change soudainement lorsqu’un ancien élève, Curly, l’amène pour un essai avec la musicienne légendaire, Dorothea Williams (Maïk Darah en VF). Après avoir massé les touches dans une performance solo à couper le souffle, Dorothea l’engage pour une nuit. Malheureusement, il tombe à travers une bouche d’égout après avoir quitté l’essai. Maintenant, Joe est dans le coma et son âme est transportée dans le Grand Au-delà. Là, il rencontre l’âme 22 (la merveilleuse Camille Cottin), un être naïf qui a une vision étroite de ce que la vie a à offrir. À partir de là, Joe doit faire équipe avec 22 pour retourner dans le Grand Avant, pour retrouver son corps humain et assouvir sa passion de jouer du jazz sur scène avec l’une des plus grandes.

Le film a un casting VF formidable, avec Omar Sy, Camille Cottin, Diouc Koma, et Ramzy Bedia (oui), si vous aviez des doutes, n’ayez crainte. Bien que le script ne soit pas nécessairement profond, il a un bon sens de l’histoire du jazz au sein de la communauté afro-américaine. Cela donne au film d’animation un sentiment d’individualité plus fort que la plupart des efforts de Pixar. Les promenades à travers l’automne à New York dans des quartiers qui sont un mélange de visages et de personnalités sont rafraîchissantes, vous ne verrez pas de clôtures blanches, avec des visages blancs, et un chien blanc jouant dans une cour. Les visages sont divers, les personnalités sont distinctes, et cette encoche dans le chevet animé de Disney se distingue parmi la filmographie légendaire de Pixar. Ceci, avec le monde abstrait créé dans le Grand Au-delà, fait de Soul l’un des films les plus distincts que Pixar ait jamais eu. Le script, cependant, minimise la plupart des blagues avec des observations plus mignonnes que des fous rires. Les passages très sérieux sont trop souvent désamorcés par des petites touches d’humour, mal placées et peu bienvenues dans ce contexte. Au lieu de cela, il montre un personnage hurlant, alors que Joe aurait dû se disputer. Cela aurait créé une scène absurde pour les spectateurs ou pour être plus précis pour les téléspectateurs à la maison. Bien que le film de Docter soit si pensif, les blagues sont vraiment hors de propos.

Soul, comme beaucoup de films cette année, a reçu une date de sortie de premier choix au cours de l’été. Il a ensuite été déplacé à Novembre en raison de la pandémie. Ensuite, Disney a pris la décision de le lancer sur Disney Plus pour une sortie majeure le 25 décembre. Ce qui, avec la deuxième vague, peut être agréable pour les familles mais une grosse perte pour nos cinémas surtout esthétiquement, puisque le film fait vraiment “cinéma”. Soul est un excellent divertissement familial. Il a un script qui est réfléchi, même pensif, surtout sur la vie et pourquoi le bonheur est difficilement accessible.

Soul est exclusivement disponible sur Disney+ et c’est bien dommage.

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