Huitième jour de l’Etrange Festival qui marque, pour ma part, la fin du cycle Ramsay mais aussi un petit film australien en compétition.
PURANA MANDIR
Dernier film présenté dans le cadre du cycle des frères Ramsay, mais aussi le premier à être sorti parmi les 4, Purana Mandir est sans aucun doute celui qui se rapproche le plus du « classique » film bollywoodien. Toujours réalisé par Tulsi et Shyam Ramsay, Purana Mandir commence donc comme un parfait drame bollywoodien où deux personnes s’aimant vont être confrontées aux barrières sociales de leurs familles. Un synopsis classique, à la différence que la barrière sociale de Suman est qu’un démon a maudit sa famille il y a 200 ans.
La recette nous commençons à la connaître, un lieu vide et hanté, plein de personnages qui y vont et qui essayent de se débarrasser du scénario en allant dans toutes les directions possibles pour perdre son spectateur.
Purana Mandir a les mêmes qualités et défauts que les autres productions Ramsay. Des effets horrifiques impactants, malheureusement trop peu présents, la faute à un scénario qui s’éparpille (hormis pour Tahkhana). On y retrouve quelques acteurs que l’on connaît comme la splendide Arti Gupta, aussi présente dans Tahkana, mais Purana Mandir se démarque de ses successeurs sur quelques points. La créature et son utilisation sont à saluer. Là où dans les trois autres, le monstre n’est pas souvent montré en entier, pour soulager le budget du film, mais aussi parce qu’il n’est pas bien impressionnant dans son entièreté, le démon de Purana Mandir est souvent montré et bouge avec une aisance qu’on ne retrouvera pas plus tard. Par ailleurs, ce film contient les meilleurs chansons des quatre films. La musique y est d’ailleurs très présente et est parfois intradiégétique au film.
Finalement, si Purana Mandir a sûrement tout le potentiel pour être l’un des meilleurs Ramsay, sa trentaine de minutes hors-sujet le rend assez lourd et l’on ressent sa durée importante de 2h24.
Purana Mandir de Shyam & Tulsi Ramsay, 2h24, avec Mohnish Behl, Arti Gupta, Puneet Issar – Sorti en 1984.
YOU’LL NEVER FIND ME
Petit tour en compétition maintenant, avec un film australien. On commence à le connaître ce pays, en termes d’horreur, puisqu’il nous a récemment sorti des films très intéressants comme ceux de Jennifer Kent, MisterBabadook et The Nightingale. On pourrait aussi mentionner les récents et sympathiques Relic et La Main qui est sorti il y a quelques semaines.
You’ll Never Find Me est un huis-clos et présente très peu de personnages. Il se repose sur un concept simple, une nuit où tombe des trombes de pluie, une jeune femme se réfugie dans le bungalow d’un vieil homme. Les deux commencent à se sonder avec une grande méfiance l’un pour l’autre.
Je dois vous admettre quelque chose, je ne suis pas un grand fan des huis-clos. Alors pour en apprécier un, il doit vraiment dégager quelque chose d’exceptionnel et ce n’est malheureusement pas le cas du film réalisé par Indianna Bell et Josiah Allen. You’ll Never Find Me est un film assez classique et déjà-vu, avec tous les poncifs du genre. Certes ce principe des deux individus méfiants est intéressant, cela permet aux réalisatrices de déjouer les attentes des spectateurs qui ne peuvent pas réellement savoir si danger il y a et si oui, où il se situe. Mais dès lors que l’on arrête d’exploiter cette piste, le métrage devient comme de nombreux autres films du style, sans réelle originalité.
En réalité, You’ll Never Find Me propose plusieurs choses intéressantes mais ne les exploite pas pleinement. Cela se voit avec son scénario donc, mais cela se remarque aussi sur plusieurs procédés autour de l’ambiance globale du film. La première scène est assez passionnante, les trombes d’eau y prenant une place prépondérante, couvrant presque la parole du protagoniste. Malheureusement, cela ne sera jamais réutilisé par la suite, quand bien même nos personnages signalent que la pluie est toujours aussi violente. Certaines lignes de dialogues semblent amener vers des pistes intéressantes, mais le film les passera vite sous silence et ne les exploitera pas.
Finalement, You’ll Never Find Me décèle un grand potentiel mais cherche toujours à se rattacher à quelque chose de plus connu et moins abouti. Dommage car certaines scènes sont vraiment intéressantes et bien réalisées.
You’ll Never Find Me de Josiah Allen & Indianna Bell, 1h36, avec Brendan Rock, Jordan Cowan, Elena Carapetis – Date de sortie inconnue.