[CRITIQUE] Muyeres, King’s Land & The Echo (Cinema Heritage International Film Festival)

Cette semaine, du 28 novembre au 2 décembre se tenait la première édition du Cinema Heritage International Film Festival, organisé sous le patronage de l’UNESCO. L’occasion pour la rédaction d’y faire un petit tour pour voir quelques films en compétition !

MUYERES, de Marta Lallana Garcia

Premier long-métrage (en solo) pour cette réalisatrice espagnole, qui se penche sur une ancienne communauté dans la campagne du nord de son pays, plus précisément sur deux femmes, Constantina et Irene, qui sont les dernières gardiennes d’une vieille tradition locale. Entre fiction et documentaire, la cinéaste nous plonge dans les souvenirs de ces femmes, à travers une mise en scène délicate, parfois très poétique et atmosphérique, pouvant rappeler par instants le cinéma de Ceylan ou de Béla Tarr, dans ce décor naturel pittoresque. Le noir et blanc sublime les cadres et les échos des chants traditionnels nous bercent dans ce voyage mémoriel touchant et hypnotisant.

KING’S LAND, de Nikolaj Arcel

Nikolaj Arcel, ayant réalisé A Royal Affair en 2012, revient au film d’époque après la tentative complètement ratée de l’adaptation de la Tour Sombre de Stephen King en 2017. Surtout, il revient dans son pays, le Danemark, accompagné par sans doute le plus grand acteur local, Mads Mikkelsen. Il est question ici de raconter l’histoire d’un soldat ayant le rêve de cultiver une terre réputée inhabitable, mais que le Roi affectionne. Son but, en tant qu’ancien jardinier, est à la fois de prouver que cette lande peut tout à fait être colonisée et cultivée, mais aussi de montrer sa valeur à la cour royale, afin de glaner un titre de noblesse, lui qui n’en a pas hérité de naissance. Seulement, un bourgeois du coin, s’attribuant la propriété de cette terre, fera tout pour empêcher le succès de cette entreprise. Nous sommes face à un film assez classique, qui peine à justifier sa durée dépassant les deux heures, bien que l’esthétique visuelle soit plutôt soignée, et que les personnages soient attachants, notamment grâce à un casting impeccable. Difficile de passer un mauvais moment devant ce film et certains passages violents sont saisissants, mais il est certain que ce ne sera pas non plus un instant de cinéma particulièrement mémorable.

THE ECHO, de Tatiana Huezo

Lauréat du Prix du Meilleur Documentaire à la Berlinale 2023, ce film nous emmène à El Eco, un petit village des hautes plaines mexicaines, pour y observer le quotidien d’une famille. C’est un véritable film tranche de vie, du point de vue des enfants, qui doivent chaque jour s’occuper des cultures végétales, du bétail, de leur grands-parents et tout simplement de vivre leur vie d’enfant. C’est un film très pur, dans lequel on s’aperçoit rapidement des différentes problématiques socio-culturelles et financières de cette communauté. Cependant, si le film n’est pas désagréable à suivre malgré le quotidien trivial de ces gens, reste que le sujet n’est pas suffisamment approfondi, ce qui cause une certaine redondance à l’écran. On pense alors à un petit film de fiction tibétain sorti en 2022, L’école du bout du monde, qui sur des thématiques assez similaires s’en sortait beaucoup mieux dans son traitement social, mais aussi émotionnel.

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