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Vincent Pelisse

[CQL’EN BREF] Escape from the 21st Century (Yang Li)

Escape from the 21st Century raconte l’histoire de trois adolescents qui, en 1999, tombent dans un lac contaminé par les déchets chimiques d’usines adjacentes. Ils obtiennent alors une faculté étonnante : en éternuant, ils peuvent transférer leur esprit de 1999 à 2019, dans leur corps d’adulte. Ils se retrouvent sur la planète K, une étrange réplique de la Terre, et, à travers des allers-retours temporels, tentent de sauver le monde d’une catastrophe imminente. La récente sortie du film évoque facilement Everything Everywhere All at Once. Même sans voyages interdimensionnels, les sauts dans le temps, le ton souvent potache et les influences pop rappellent la folie créative des Daniels. Cependant, visuellement, le long-métrage va encore plus loin. Chaque scène regorge d’idées foisonnantes, notamment avec des incrustations d’animation 2D et 3D, qui donnent parfois l’impression de lire des cases de manga ou de regarder des scènes d’animé japonais. On pense aussi à

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Vincent Pelisse

[CQL’EN BREF] Kidnapping Inc. (Bruno Mourral)

Kidnapping Inc. est le premier long-métrage de Bruno Mourral, et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa production a été rocambolesque. Le tournage, entamé en 2021, a subi plusieurs interruptions, notamment en raison de la crise politique et sociale en Haïti, et de l’insécurité ambiante. Des membres de l’équipe technique ont même été kidnappés en plein tournage, et deux d’entre eux ont tragiquement été assassinés peu après la fin des prises de vues. Malgré ces conditions extrêmes, surtout pour un premier long métrage, les épreuves traversées ne transparaissent pas à l’écran. Le long-métrage nous embarque aux côtés d’un duo de kidnappeurs maladroits, qui évoquent une version haïtienne de personnages sortis d’un film des frères Coen ou de Pulp Fiction. Le cinéaste multiplie les effets de style pour capter l’énergie chaotique des rues de Port-au-Prince. Le portrait de la société haïtienne qu’il dresse est loin d’être flatteur, marqué par

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Alexei Paire

[APRÈS SÉANCE] The Visitor – N’y allez pas ce film est une merde

Voici mon retour d’après séance, rédigé suite à la projection de The Visitor à L’Étrange Festival. Si vous lisez ces lignes, un conseil : n’allez pas voir le film. Ce long-métrage étrange, qui se veut provocateur, dérangeant, révolutionnaire et engagé, utilise le schéma narratif de Théorème de Pier Paolo Pasolini pour porter sa voix. Problème : Bruce LaBruce n’est pas Pasolini, et son long-métrage semble avant tout exister pour choquer, plutôt que pour dénoncer. Mais de quoi parle The Visitor ? Eh bien, c’est exactement comme Théorème. Un homme débarque dans une famille de riches, les séduit, puis repart en laissant tout le monde bien “chokbar”. Et quand je dis “exactement comme Théorème“, ce n’est pas une exagération : on retrouve la même trame narrative, le même sujet. Certains plans sont des copiés-collés absurdes, comme le père de famille qui se retrouve nu (pas dans le désert cette fois, mais

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Vincent Pelisse

[CQL’EN BREF] Sayara (Can Evrenol)

Le cinéaste turc Can Evrenol, connu pour ses films d’horreur, s’aventure ici dans le registre de la vengeance féminine, flirtant avec le sous-genre « rape and revenge ». L’histoire suit Sayara, femme de ménage dans une salle de sport. Lorsque sa sœur, Yonca, est violée et battue à mort par des amis du gérant avec qui elle entretenait une liaison, Sayara décide de la venger en s’appuyant sur le Sambo, un art martial enseigné par leur père au Turkménistan. Ce type de récit peut facilement devenir problématique si le regard porté sur les femmes manque de justesse et de distance. Si, dans un premier temps, on craint que qu’il ne bascule lors de la séquence extrêmement violente qui précède la mort de Yonca, cela réside principalement dans les regards libidineux de ces hommes abjects. Cependant, le cinéaste évite toute complaisance, préférant des plans furtifs et l’utilisation du hors-champ et du

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Vincent Pelisse

[CQL’EN BREF] Gold Boy (Shusuke Kaneko)

La carrière de Shusuke Kaneko est pour le moins surprenante. En France, il est surtout connu pour sa magistrale trilogie Gamera des années 90, ainsi que pour l’un des meilleurs films Godzilla toutes périodes confondues. Il a également participé au film à sketches Necronomicon, aux côtés de notre Christophe Gans national. Au Japon, Kaneko a aussi réalisé deux films adaptant le célèbre manga Death Note, ce qui le rapproche du genre du polar. Son nouveau film, Gold Boy, est une adaptation d’un drama chinois à succès, racontant l’histoire de trois adolescents qui tentent de faire chanter un tueur psychopathe à l’aide d’une vidéo prouvant sa culpabilité. Ce point de départ peut évoquer des classiques comme Blow Up ou Blow Out. Mais au lieu de plonger dans un thriller paranoïaque ou une enquête visant à révéler au grand jour les crimes du tueur, les jeunes protagonistes, issus de familles modestes, cherchent

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Alexei Paire

[CQL’EN BREF] Sanatorium under the sign of the Hourglass (Timothy Quay & Stephen Quay)

L’Étrange Festival, qui célèbre cette année sa 30ème édition, est l’un des événements cinématographiques les plus emblématiques de Paris. Depuis trois décennies, il offre aux cinéphiles la possibilité de découvrir ou redécouvrir des films fantastiques, d’horreur et étranges. Mais au-delà de ces explorations cinématographiques, le festival joue également un rôle important en mettant en lumière des films plus anciens, souvent oubliés et peu discutés dans le milieu des passionnés de cinéma. Pour cette édition anniversaire, il prend un tournant inattendu avec la soirée d’ouverture : Sanatorium under the sign of the Hourglass. Ce long-métrage, que nous appellerons simplement “Sanatorium” par la suite, se distingue par son approche singulière tant au niveau du scénario que de la mise en scène. Adapté du roman éponyme de Bruno Schulz, il suit l’histoire d’un homme qui, venu visiter son père dans un sanatorium, se retrouve entraîné dans un tourbillon de souvenirs. L’adaptation de Wojciech

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