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[RETOUR SUR..] The Day the Ponies Come Back – Un Canet dans le Bronx

Jerry Schatzberg, réalisateur américain à la filmographie distinguée, nous livre en 2000 The Day the Ponies Come Back, un récit initiatique dont les échos résonnent entre les rues effervescentes de Manhattan et le Bronx, dépeignant ainsi une Amérique complexe et plurielle. Dans cette œuvre, Daniel Moulin, interprété avec brio par Guillaume Canet, incarne un restaurateur d’instruments de musique en quête de son identité paternelle, un périple qui le conduit à découvrir un New York insoupçonné. À travers une narration riche en émotions, Schatzberg explore les méandres de l’âme humaine, tout en mettant en lumière des thématiques sociales telles que le racisme et la quête de soi. Le film se caractérise par une esthétique visuelle soignée et une bande sonore jazz captivante, créant ainsi une atmosphère immersive.

UNE QUÊTE IDENTITAIRE EMPREINTE DE CONTEMPLATION

The Day the Ponies Come Back se distingue d’emblée par son atmosphère contemplative, qui transcende le simple aspect esthétique pour plonger le spectateur au cœur d’une histoire empreinte de quiétude, malgré les drames qui la parsèment. Cette dimension contemplative se manifeste notamment à travers la quête initiatique de Daniel Moulin, qui s’épanouit au rythme des notes cristallines du Triangle. Cette mélodie, telle une trame sonore subtile, accompagne le spectateur tout au long du récit, créant ainsi une connexion émotionnelle profonde. Cette subtilité rappelle l’approche cinématographique de réalisateurs tels que Rachid Bouchareb, évoqué dans le premier texte, qui parviennent à tisser des récits introspectifs et méditatifs.

Schatzberg réussit avec brio à capturer l’essence même de New York, ville plurielle aux multiples facettes. Les différents quartiers traversés par Daniel, du vibrant Manhattan au rugueux Bronx, sont autant de toiles de fond qui reflètent la diversité sociale et culturelle de l’Amérique. Cette plongée dans les méandres de la ville qui ne dort jamais révèle une réalité crue, marquée par des inégalités sociales criantes. Le réalisateur nous offre un regard sans concession sur une Amérique où les préjugés et les tensions raciales perdurent.

L’une des forces indéniables de ce film réside dans la performance mémorable de Guillaume Canet, qui incarne avec finesse et authenticité le personnage de Daniel Moulin. Son jeu d’acteur, en anglais qui plus est, est à la fois subtil et captivant. Canet parvient à retranscrire les nuances de l’évolution de son personnage, de l’étranger perdu dans les rues hostiles au jeune homme en quête de son identité. Sa prestation reste l’une des plus marquantes de sa carrière.

PORTRAIT PAYSAGE

The Day the Ponies Come Back réserve également une belle surprise avec la présence de Burt Young, dont la performance en tant que Stoller, le propriétaire peu scrupuleux, est tout simplement remarquable. Young apporte une profondeur inattendue à son personnage, offrant une interprétation puissante qui retient l’attention à chaque scène où il apparaît. Sa présence à l’écran est indéniablement l’un des atouts majeurs de ce film.

La narration visuelle de Schatzberg est un véritable régal pour les amateurs de cinéma. En jonglant entre la pellicule 35mm et la vidéo, le réalisateur nous offre deux points de vue distincts : celui du spectateur et celui de Daniel Moulin. Cette dualité narrative permet d’explorer la complexité émotionnelle du personnage principal tout en invitant le spectateur à partager ses perceptions. Les inserts vidéo, au départ surprenants, s’intègrent habilement au fil du récit, renforçant ainsi l’immersion dans l’histoire.

Le film atteint son apogée avec un dénouement poignant qui, malgré une légère incursion dans le sentimentalisme, parvient à maintenir l’émotion à flot grâce à un montage sonore et vidéo magistral. La conclusion du film laisse le spectateur avec une réflexion sur la nature humaine et les complexités de la vie, tout en évoquant la recherche de vérité et d’identité.

The Day the Ponies Come Back de Jerry Schatzberg, 1h44, avec Guillaume Canet, Burt Young, Monica Trombetta – Sorti le 21 mars 2001.

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