[RETOUR SUR..] Le Pacte des Loups – Gare au grand méchant loup

Sorti en 2001, et couronné de succès à l’époque, 5,3 millions d’entrées en France et récoltant pas loin de 60 millions de dollars de recettes à l’étranger, Le Pacte des Loups, qui n’avait jusqu’ici jamais eu droit à une vraie copie HD, ressort en version restaurée 4K dans les salles Françaises ce vendredi 10 juin. Une restauration sur laquelle Christophe Gans a travaillé à partir des négatifs originaux, rendant au film la pleine mesure de sa beauté visuelle. En effet, les couleurs, les lumières et les détails des costumes ressortent plus que jamais auparavant dans cette version.

Le film, inspiré littéralement du mythe de la Bête du Gévaudan, est un savant mélange des genres, entre une enquête à la Sherlock Holmes, le film de capes et d’épées, et le film d’arts martiaux. À ce propos, il est intéressant de noter que Christophe Gans, en tant que passionné du cinéma de Hong-Kong, a confié la chorégraphie des scènes de combat à Philip Kwok, acteur et chorégraphe, notamment connu pour avoir travaillé avec Chang Cheh sur Five Venoms ou encore sur Hard Boiled de John Woo. En résulte des combats assez impressionnants, intégrés à l’histoire par le personnage de Manny, un guerrier Indien, en profonde connexion avec la nature. Ce côté hybride du film est ce qui est le plus passionnant (et jubilatoire par instants), car il se pose comme une véritable anomalie au sein du cinéma de genre Français. Surtout avec un budget et un succès pareils.

Du côté du casting, on a deux générations de comédiens qui se rejoignent. D’une part, Samuel Le Bihan et Mark Dacascos (de retour sous la direction du cinéaste après le formidable Crying Freeman) qui forment un duo tout à fait convaincant et attachant, mais aussi Emilie Dequenne, Jérémie Rénier, Vincent Cassel, ou encore une Monica Bellucci magnétique. Et d’autre part, l’ancienne garde avec Jacques Perrin, Jean-François Stévenin, Jean Yanne, et Edith Scob. Tout ce beau monde cohabite à merveille, et la dimension politique de l’œuvre est également intéressante, interrogeant les motivations des sphères du pouvoir par rapport aux meurtres de la Bête, puisqu’avec la peur qui règne au sein du peuple, il est plus facile de garder le contrôle de la région.

En plus d’un traitement narratif soigné et de bonne tenue de bout en bout, la mise en scène de Christophe Gans regorge d’idées, avec de nombreux plans fulgurants et parfaitement composés, et des influences venant des quatre coins du monde du cinéma et du jeu vidéo (le film inspirera grandement le jeu Bloodborne par la suite), que le cinéaste a bien su digérer pour en faire un film étonnant, une vraie proposition ambitieuse qu’on aimerait voir plus souvent en France et même à l’étranger.

INTERVIEW DE CHRISTOPHE GANS

Le Pacte des Loups, un film généreux et spectaculaire, à (re)découvrir dans une sublime version restaurée, à partir du vendredi 10 juin 2022 au cinéma.

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