[CRITIQUE] When Evil Lurks – Une bande démo(niaque)

When Evil Lurks avait été présenté comme un feel-bad movie. Un film devant lequel on ne ressortirait pas indemne devant sa grande crudité graphique. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le film de Demián Rugna tient globalement ses promesses.

Comme son nom l’indique, le film nous décrit comment le mal surgit, ici en l’occurrence, dans une petite ville argentine. On suivra Pedro et Jaime, qui vont vivre la propagation du mal dans les alentours. Ils vont être confronté à divers évènements, résultants d’un démon qui n’aura de cesse de les traquer et de les tromper pour arriver à ses fins.

On nous vendait de la violence, on a été servi. When Evil Lurks ne fait pas dans la dentelle et n’épargne aucun de ses personnages. De plus, il se trouve être d’une très grande inventivité dans ses mises à mort et les apparitions du démon. Pourtant le film argentin est loin d’être exempt de tout défaut. Bien trop explicatif, sur des choses dont on pourrait se passer, le trop plein de dialogues parasite souvent le rythme du film, notamment dans sa première moitié. On pourra aussi reprocher le fait que certaines scènes sont particulièrement brouillonnes rendant l’action illisible (bien dommage quand elle concerne la mort de personnages). Malgré tout, ces défauts ne concernent que la première partie d’un récit très intriguant.

S’il n’était pas si nihiliste et désenchanté, il serait amusant de voir toutes les apparitions du démon, sous des formes variées, rendant l’atmosphère extrêmement tendue. Le sentiment d’urgence des personnages et leur fuite constante peut parfois rappeler des films comme It Follows, dans le sens où le danger peut surgir à tout instant, chez n’importe qui. Dans sa deuxième partie, les enjeux évoluent drastiquement. Alors que les protagonistes étaient poursuivis par le démon, les rôles s’inversent, tandis que ce dernier redouble d’inventivité dans ses apparitions. Dès lors, When Evil Lurks se rapproche du film classique d’exorcisme. Faire face au démon, démêler le vrai du faux, des poncifs classiques dans le film d’exorcisme. Mais là où Rugna livre un vent de fraîcheur avec son histoire, c’est que cette phase de face-à-face prend des dimensions géographiques importantes, nos protagonistes naviguant de zone en zone, pour éradiquer ce mal.

Le scénario de ce film argentin semble parfois être en dent de scie. Il faut dire que ces changements de rythme et l’évolution du récit sont assez étranges, mais correspondent pas mal avec le sujet finalement. Cependant, une chose belle et bien présente tout le long du film, c’est sa violence et son terrible nihilisme. When Evil Lurks fait du mal à tous les personnages présents à la caméra et fait preuve d’une grande cruauté dans ses scènes violentes. Par ailleurs, le film fourmille d’idées graphiques splendides. Si cette perpétuelle violence, crée une ambiance malsaine, cette dernière est bien souvent gâchée par les innombrables fusils de Tchekhov qui ponctuent le récit. Si les trop nombreux dialogues du film cassent son rythme, ils ont parfois tendance à casser la surprise de certaines scènes dotées d’une mise en scène laborieuse et téléphonée puisqu’exposée 30 minutes plus tôt.

Bien dommage qu’il soit parasité par pas mal de défauts d’écriture et une mise en scène pas toujours aboutie, parce que ce que propose When Evil Lurks est passionnant. Un film de possession démoniaque atypique, qui sait être anxiogène et qui exploite parfaitement son démon. C’est très bon, mais on reste sur notre faim.

When Evil Lurks de Demián Rugna, 1h40, avec Ezequiel Rodríguez, Silvina Sabater, Luis Ziembrowski – Prochainement

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