[CRITIQUE] Val – Portrait incontournablement sincère

Val se présente comme une œuvre cinématographique incontournable pour les amateurs de récits hollywoodiens captivants. Connu comme l’une des étoiles majeures des années 90, notamment pour ses prestations mémorables dans des films tels que The Doors, Tombstone et Batman Forever, Kilmer a traversé des hauts et des bas notables dans sa carrière. Après avoir pris ses distances avec le rôle emblématique de Batman et avoir été mêlé à des controverses sur le plateau de L’Île du docteur Moreau, sa réputation a vacillé. Il fut qualifié de mercantile et d’égocentrique par certains. Pourtant, malgré ces épreuves, son talent demeurait indéniable. Sans l’entrave d’un cancer qui l’a privé de sa voix, son parcours aurait sans doute perduré.

Le documentaire réalisé par Leo Scott et Ting Poo plonge dans cette réalité, confrontant Kilmer à la possible conclusion de sa carrière d’acteur tout en révélant l’homme en quête d’une paix intérieure singulière. Une dimension étonnante se dévoile à travers le fait que Kilmer, tout au long de sa vie, a été un vidéaste compulsif, immortalisant ses instants familiaux sans censure. Ces images nous dévoilent le jeune Kilmer façonnant son talent à Julliard et tissant des liens avec d’autres étoiles montantes telles que Kevin Bacon et Sean Penn. Le film nous transporte également dans les coulisses de Top Gun, offrant des moments savoureux de camaraderie entre Kilmer, Rick Rossovich, Barry Tubb, et même Kelly McGillis. La rivalité amicale avec Tom Cruise et Anthony Edwards transparaît, teintée d’une pointe de jalousie chez Kilmer. Les images révèlent également son immersion dans le rôle de Jim Morrison, alors que sa femme de l’époque, Joanne Whalley, lui apporte son soutien.

La narration, assurée de manière captivante par le fils de Kilmer, Jack, résonne étrangement avec celle de son père, ajoutant une dimension émotionnelle à l’ensemble. Quant à Val lui-même, ses entrevues sous-titrées révèlent sa lutte avec sa voix affaiblie, offrant une introspection sincère. Les images de L’Île du docteur Moreau sont d’une richesse inestimable, exposant les tensions sur le plateau sans complaisance. Bien que le documentaire ne minimise pas les frictions, notamment avec le réalisateur John Frankenheimer, il met en lumière les déchirements internes de Kilmer, exacerbés par l’absence de Marlon Brando, sa motivation première pour le film.

Le récit révèle des anecdotes fascinantes, notamment sur le tournage de Batman Forever, où les costumes imposants limitaient considérablement les mouvements de l’acteur. Malgré ces défis, Kilmer conserve une affection particulière pour son rôle de Doc Holliday dans Tombstone, une relation chaleureuse avec Kurt Russell transparaissant à l’écran. Un moment poignant survient lors d’une projection du film, où Kilmer, confronté à sa propre image, réalise l’omniprésence de son passé dans sa vie présente, une existence désormais dépendante de ses succès passés.

En définitive, Val offre le portrait émouvant d’un homme dont la réputation contraste parfois avec sa véritable nature. En dépit des imperfections qui jalonnent son parcours professionnel et personnel, Kilmer semble incarner l’authenticité. En tant que père, son dévouement envers ses enfants, Jack et Mercedes, transparaît évidemment. Ce film est un incontournable pour quiconque s’intéresse à l’œuvre de Kilmer, offrant un regard véridique et captivant sur un homme bien plus complexe que sa renommée ne le laisse supposer.

Val de Leo Scott et Ting Poo, 1h49, documentaire – En VOD le 19 janvier 2022

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