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[CRITIQUE] Une femme du monde – Une Laure Calamy

Cécile Ducrocq fait ses premiers pas prometteurs sur le grand écran avec Une femme du monde, un film captivant se déployant dans l’enceinte pittoresque de Strasbourg. Grâce à la prestance inégalée de Laure Calamy, qui illumine chaque scène de sa présence magnétique (connue pour son rôle d’Antoinette dans les Cévennes), le film saisit dès ses premières images pour nous immerger dans une saga qui explore, avant tout, les liens intimes entre une mère célibataire et son fils, mettant en exergue ses aspirations pour son avenir.

Le récit de Une femme du monde débute par une transaction, une échange entre Marie, incarnée par Calamy, et un client sollicitant ses services contre rétribution. Marie, une prostituée qui arpente les rues en proposant ses services, démontre une force et une indépendance indéniables, seul bémol à son portrait, son inquiétude palpable pour son fils adolescent récalcitrant, récemment exclu de son établissement scolaire. Déterminée à ce qu’il reprenne le chemin des études, Marie, consulte divers conseillers d’orientation qui lui suggèrent des alternatives comme agent de sécurité, mais elle aspire à ce que son fils poursuive son rêve de devenir chef cuisinier. Malgré les difficultés, notamment les notes et les antécédents peu favorables de son fils, elle envisage un stage prestigieux, à condition de réunir la somme exorbitante de 9 000 euros. Animée d’une détermination sans faille, Marie s’emploie à rassembler les fonds nécessaires, tout cela dans l’unique dessein d’offrir à son fils une vie meilleure, malgré ses hésitations.

Copyright Tandem Films

Ducrocq érige un premier film captivant, où le spectateur s’attache inévitablement à son personnage principal, tout en dressant le portrait de sa profession, celle de prostituée, comme un choix de carrière assumé, maîtrisé, et en apparence, dénué de danger. Son parcours la conduit des ruelles sordides jusqu’à un club plus lucratif, mais les obstacles s’amoncellent sur sa route, entravant sa quête vers son objectif ultime. Le film n’évite pas les questions sociales, les exposant sans fard à l’écran. En effet, à aucun moment la prostitution n’est ni glorifiée ni condamnée, un équilibre délicat que Ducrocq parvient à maintenir avec brio. Toutefois, le plus grand mérite revient à Calamy, qui incarne avec maestria le rôle principal. Sa performance est à la fois saisissante et audacieuse, procurant un plaisir ineffable tout au long du métrage. Les scènes entre elle et son fils constituent le cœur battant du film, oscillant entre tension initiale et émotion poignante dans un jeu d’acteur remarquable.

Dans sa globalité, Une femme du monde se révèle être un drame remarquable, bien plus préoccupé par le lien indéfectible entre parent et enfant que par toute autre considération. Il illustre magistralement la volonté inébranlable d’un parent prêt à tout pour son enfant.

Une femme du monde de Cécile Ducrocq, 1h35, avec Laure Calamy, Nissim Renard, Béatrice Facquer – Au cinéma le 8 décembre 2021

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