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[CRITIQUE] To Kill The Beast – Où qu’elle est la bête ?

Avouons-le, nous sommes peu familier du cinéma d’Amérique latine. Ce sont des films peu distribués en France, et nous ne connaissons pas bien ou peu les problèmes politiques de ces pays. Mais lorsque nous sommes confrontés à ce cinéma, comprenons-nous correctement les enjeux ? C’est la question que je me suis la plus posée face à To Kill the Beast. Réalisé par Agustina San Maria, le film raconte l’histoire d’Émilia une jeune Brésilienne à la recherche de son frère disparu. Sa recherche la mène à la frontière Argentine, dans l’hôtel de sa tante perdu en plein cœur de la forêt tropicale. Un endroit qui serait hanté par la présence d’une étrange bête qui roderait dans le village aux alentours.

Si le synopsis a ce gout à la fois d’étrange et de curiosité, le résultat du film est pour le moins décevant. Soyons franc, la réalisation est très recherché ; la composition des cadres, l’ambiance, les effets contribuent à une ambiance lourde et pesante que cherche à nous faire ressentir le film. Une ambiance contemplative qui parfois captive et parfois endort, cela rend le To Kill The Beast assez fastidieux. Le premier acte du film se débrouille pourtant étonnamment bien avec cette sensation d’inquiétante étrangeté, à la fois quotidienne et pourtant malsaine. Malheureusement, Agustina San Martín se perd dans ses sujets jusqu’à un climax aussi incompréhensible que peu intéressant.

On sort du film avec l’impression d’être passé à côté de quelque chose. L’accent sur le féminisme et la société patriarcale est extrêmement intéressant et passionnant, néanmoins, To Kill The Beast passe à côté de tout jusqu’au design de « la bête » que l’on ne comprend tout simplement pas. Est-ce une métaphore ? Certainement. Un hommage au mythe grec est à la figure de Zeus qui se transformait en taureau ? Peut-être, ça n’empêche que ça reste approximatif et ça ne résout rien ! Les divers personnages finissent avec un parcours intérieur plus important certes, cependant le parcours scénaristique qui les a amené jusque là reste stérile. Il n’avance pas, fait du surplace.

À mon sens, To Kill The Beast est un film vain, faussement complexe, presque fastidieux. Un essaie de style peu convaincant qui brille quelques moments par sa réalisation, mais se perd à force de messages tarabiscotés et de métaphores de plus en plus obscure. La seule chose à sauver sont les acteurs, tous très bien dirigés et justes, or, ils ne sont pas mis en valeur à cause de la contemplation trop importante.

Note : 1.5 sur 5.

To Kill The Beast au cinéma le 13 juillet 2022