[CRITIQUE] The Woman King – Princesse Davis

L’épopée historico-africaine de Gina Prince-Bythewood est un nouveau blockbuster de 2022 qui mérite d’être vu sur grand écran. Avec des costumes impeccables signés Gersha Phillips, des séquences d’action intenses et une nouvelle démonstration de force de Viola Davis. Situé dans le royaume du Dahomey au XVIIIe siècle, The Woman King raconte l’histoire des Kingsgaurd, un groupe de femmes soldats d’élite qui protègent le royaume contre l’Empire d’Oyo et les colonisateurs grâce à leur puissance militaire. Grâce aux actions du général Nanisca (Davis), d’Izogie (Lashana Lynch) et de la jeune stagiaire Nawi (Thuso Mbedu), le royaume du Dahomey pourrait être en mesure de s’affranchir du commerce des esclaves et d’établir un empire plus fort, fondé sur la protection de l’ensemble de son peuple.

Indépendamment de l’exactitude historique de ce film, sa représentation du royaume du Dahomey est très valorisante. Les costumes, la chorégraphie et la photographie soulignent l’ampleur du peuple du Dahomey et l’importance de sa culture. The Woman King est un film vivant, dont les costumes mettent en valeur la richesse de la culture africaine. Qu’il s’agisse des uniformes des Kingsgaurd ou des vêtements royaux, la conception des costumes de Phillips est indéniablement brillante. La photographie de Polly Morgan capte tout à merveille, avec un éclairage très contrasté qui rend les scènes sombres intimes et les scènes lumineuses magnifiques. Les grandes séquences de danse et de chant prennent vie grâce à la photographie qui s’attache à l’action, les épreuves sportives amicales sont filmées avec une intensité qui donne du poids aux cascades. Le travail de caméra de Morgan capte tout, la majesté de ce grand royaume et les gens qui s’y trouvent, de manière impeccable. Ce contraste est ce qui fait avancer cette grande histoire, et l’objectif de raconter cette histoire alternative avec sincérité et attention pour ses habitants est présent tout au long du film.

© 2021 CTMG, Inc. All Rights

L’empathie est clairement la philosophie qui guide Gina Prince-Bythewood dans The Woman King, car elle en imprègne chaque élément du film. Qu’il s’agisse des performances époustouflantes de Viola Davis, Lashana Lynch, Thuso Mbedu, du montage exceptionnel qui ne glorifie pas la violence contre les Africains, ou de la représentation d’une culture entière, Gina Prince-Bythewood utilise chaque élément pour donner du pouvoir à ces personnages dans leur propre combat contre le racisme systémique. Comme je l’ai mentionné, Davis est excellente dans le rôle de la femme-roi titulaire, Nanisca. Elle s’appuie sur la nature robuste de cette guerrière et utilise de petits revirements du visage pour laisser entrevoir la tourmente intérieure de Nanisca. C’est puissant à regarder.

Aux côtés de Davis, on trouve Mbedu, qui capture parfaitement la fougue juvénile de Nawi. Son dévouement au niveau des cascades accompagne parfaitement sa performance plus inquisitrice, et c’est vraiment captivant. Lynch continue d’étonner, dans un rôle secondaire qui démontre encore une fois sa puissance en tant que star d’action et personne sincère. Ce trio d’excellentes performances est soutenu par un ensemble complet qui s’engage à dépeindre l’étonnant royaume du Dahomey, et c’est un témoignage de la vision de Prince-Bythwood.

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Cette vision comprend également certaines des meilleures séquences de combat au corps à corps de l’année. Le montage est frénétique, et la géographie peut souvent s’effacer, mais le combat est toujours parfaitement cadré. Chaque coup, chaque explosion, chaque saut et chaque parade résonne dans le mixage sonore et laisse une trace dans la tête du spectateur. C’est du cinéma à fort impact dans chaque séquence. Mais l’empathie ne disparaît jamais, la violence n’est pas glorifiée et chaque victoire rappelle les pertes subies pour en arriver là. Le montage de Terilyn A. Shropshire donne à chaque combat un tempo implacable et vous tient en haleine. La chorégraphie des combats est tout aussi intense, et nous voyons chaque actrice exécuter elle-même la chorégraphie pendant une grande partie du film. C’est puissant et mémorable. L’histoire, écrite par Dana Stevens et Maria Bello, est convaincante de bout en bout et reprend les thèmes traditionnels d’une épopée d’action historique.

La double perspective du film, qui raconte en tandem l’histoire de Nanisca et de Nawi, ajoute à la complexité de la situation. L’histoire de Nawi, qui a trouvé l’acceptation et est devenue une guerrière féroce, est approfondie par sa relation avec Nanisca, dont le propre passé est venu la hanter. Alors que ces femmes prennent leur place dans le royaume du Dahomey et affirment leur pouvoir, The Woman King prend véritablement un nouveau sens et trouve sa pertinence dans l’ère moderne. Cela dit, l’intrigue secondaire romantique de The Woman King laisse beaucoup à désirer. Pour un film qui met l’accent sur le fait que la Garde royale ne prend pas de maris, cette intrigue secondaire a beaucoup de potentiel à offrir au film. Et, à certains moments, elle conduit Nawi à remettre en question cette partie de la culture du Dahomey. Mais c’est une intrigue secondaire qui n’est pas résolue, laissant son potentiel inexploité et créant un sous-sujet obscur qui peut alourdir la discussion plus importante du film sur l’autonomisation des femmes et des Africains.

Note : 3.5 sur 5.

The Woman King au cinéma le 28 septembre 2022.

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