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[CRITIQUE] The Manor – Maison de la démence

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Par Louan Nivesse

The Manor est la nouvelle exclusivité Blumhouse d’Amazon Prime Vidéo avec Madres et deux autres films à venir. Celui-ci raconte l’histoire d’une grand-mère de 70 ans, Judith Albright (Barbara Hershey), qui déménage dans une maison de retraite après avoir subi une légère attaque cérébrale et apprend qu’une force malveillante tue les résidents. Écrit et réalisé par Axelle Carolyn, le film rappelle Insidious mais n’en a pas l’effroi. Le mystère et la discussion autour du traitement des personnes âgées par la famille et les établissements, ainsi que l’obsession d’être jeune, font que The Manor vaut la peine d’être vu, mais seulement une fois étant donné la prévisibilité de son final.

L’EHPAD découvre les Anges.

Le film s’ouvre sur la fête d’anniversaire des 70 ans de Judith. Après qu’elle se soit effondrée à la suite d’un accident vasculaire cérébral et qu’elle ait choisi d’emménager dans une maison de retraite effrayante, on sait que quelque chose ne va pas dans cet endroit. Bien qu’elle se fasse quelques amis et qu’elle ait une infirmière sympathique, la plupart des employés la traitent comme si elle était gâteuse et sa colocataire est très perturbée. Lorsqu’on lui retire son téléphone portable et qu’on lui interdit de quitter le bâtiment sans un compagnon constant, Judith confie à son petit-fils Josh (Nicholas Alexander) que quelque chose ne va pas. Il est difficile pour les personnes âgées de se sentir jeunes d’esprit tout en sachant qu’elles ne peuvent plus faire ce qu’elles faisaient auparavant. Pire encore, les gens dans la société (même la famille) considèrent les personnes âgées comme un fardeau. Souvent, elles sont placées dans des foyers, non pas dans leur intérêt, mais parce qu’un membre de la famille ne veut pas assumer cette responsabilité. Les autres résidents conseillent à Judith de se préparer à ce que sa famille cesse un jour de lui rendre visite, car c’est inévitable, comme le vieillissement. Il est tragique qu’une personne qui a vécu si longtemps et vu tant de choses ne soit pas recherchée mais mise à l’écart. Lorsqu’une créature effrayante commence à rôder dans sa chambre la nuit, elle déclenche l’alarme. C’est à ce moment-là que commence la manipulation : ce ne sont pas des démons, insiste le personnel de la maison de retraire, c’est la démence.

On peut également se demander si les figures d’autorité sont dignes de confiance, car les personnes au pouvoir dans la maison de retraite exploitent leur position d’autorité pour s’attaquer aux personnes âgées. Ils savent qu’ils sont indésirables, et personne ne les croira. Judith aurait dû s’en aller dès qu’ils ont dit que les téléphones n’étaient pas autorisés dans la maison de retraite. C’était un énorme signal d’alarme, car pourquoi ne laissaient-ils pas les personnes âgées communiquer avec le monde extérieur ? J’adore Barbara Hershey dans le rôle de Judith Albright. C’est une excellente actrice, et elle transmet les émotions ambivalentes du personnage face au vieillissement. D’un côté, Judith semble accepter le vieillissement, mais de l’autre, elle fait constamment référence à son petit-fils, Josh (Nicholas Alexander), comme celui qui “la garde jeune”. Nicholas Alexander joue très bien le rôle du petit-fils aimant et affectueux. Sa relation avec sa grand-mère est florissante, tandis que la relation de Josh avec sa mère, Barbara (Katie A. Keane), est tendue. Une partie de cette tension est due à la proximité de Josh et Judith, mais nous n’apprenons jamais la relation inconfortable entre Judith et Barbara.

“Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?”

Pour moi, le film était divertissant, mais les frayeurs ne m’ont pas du tout touché. Je n’ai pas sauté, crié ou même tressailli. Le fait que Judith accepte son âge à contrecœur rend la fin peu surprenante, mais je l’ai quand même encouragée pendant la majeure partie du film. L’aspect surnaturel est d’abord évoqué, mais on n’hésite pas à montrer le monstre. The Manor créé une créature originale et bien pensée quant à son origine. Comme ces exclusivités Blumhouse ne s’adressent pas aux fans d’horreur purs et durs, The Manor n’offre que peu d’éléments gore et de terreur. Pendant la saison d’Halloween, et à vrai dire toute l’année, j’aime que les films d’horreur soient terrifiants. Je veux être effrayé au point d’éteindre les lumières. The Manor divertit et, si vous n’aimez pas les films d’horreur qui donnent froid dans le dos, c’est un film que vous apprécierez. Je souhaite simplement que Blumhouse s’éloigne de ce qui ressemble maintenant à une formule de divertissement pop-corn. C’est bon, mais je voulais quelque chose de plus savoureux. Est-ce que j’ai apprécié ? Oui. Est-ce que je le regarderai à nouveau ? Probablement pas.

Note : 3 sur 5.

The Manor exclusivement disponible sur Prime Vidéo le 8 octobre 2021.

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