Pour un film décrit comme une comédie de lycée, et encore moins une mise en scène de SNL et Amy Poehler de Parks and Recreation, on s’attendrait à ce que Moxie de Netflix soit plus drôle que ça ne l’est. De plus, le film a été décrit de façon intermittente comme une histoire de « rage montante », une identité qu’il embrasse avec beaucoup plus d’enthousiasme que toute autre chose puisqu’il traite d’un certain nombre de sujets sérieux et qu’il veut être le plus sérieux possible à leur sujet.
Mais ça pourrait quand même être drôle. Ce genre d’énergie comique aide à prendre le dessus sur les solides comédies de lycée comme Booksmart, qui sont toujours très axées sur les choses, mais pas de manière prêcheuse et auto-impliquée. Il est parfois difficile d’aimer Moxie. Sa version juste de l’indignation de la génération Z ne laisse aucune place à la subtilité ou à la nuance et crée de fausses équivalences entre l’intimidation pure et simple et le sexisme, et les chipotages avec The Great Gatsby étant toujours au programme de l’école. Lorsque Lucy (Alycia Pascual-Peña), nouvelle fille passionnée, soutient qu’il n’y a plus aucune raison de lire des histoires sur des hommes blancs privilégiés, c’est le méchant athlète rustre, Mitchell (Patrick Schwarzenegger), qui prend la défense du roman. Le fait que le football se démarque également par la littérature classique n’est pas une tentative de briser le cliché de l’athlète vedette, c’est un moyen d’assimiler paresseusement sa position à toutes ses autres qualités désagréables et à la façon dont l’école elle-même leur fait plaisir.
Moxie n’est pas à propos de Lucy, mais de Vivian (Hadley Robinson), une adolescente intelligente et boutonnée qui vit un réveil féministe en partie inspiré par Lucy mais aussi par la découverte que sa mère (Poehler, dans un rôle ingrat) était une militante rebelle dans le passé. Inspirée, Vivian crée anonymement le titulaire Moxie, un magazine féministe qui est imprimé et distribué dans l’école et qui lance une sorte de soulèvement mineur, tournant les cliques sur la tête et associant un voyage personnel de passage à l’âge adulte avec une conversation plus large et évidemment nécessaire sur le sexe, la race et autres questions importantes. Il est adapté du roman jeunesse de Jennifer Mathieu par Tamara Chestna et Dylan Meyer, et comme je n’ai pas lu la source, je ne peux pas dire si le cadre scolaire largement archétypal est un ascenseur direct ou un abaissement. Quoi qu’il en soit, les salles semblent être peuplées exclusivement de caricatures simplistes, de Mitchell, le pire délinquant, à l’intérêt amoureux sans faille de Vivian, Seth (Nico Hiraga).
Toute profondeur est réservée à Vivian, et le film est à son meilleur lorsqu’il la défie. Lorsque sa meilleure amie de longue date Claudia (Lauren Tsai) la vérifie sur son privilège de fille blanche, on a l’impression que Moxie fait un point fort, et une longue séquence au cours de laquelle Vivian devient balistique et commence à réprimander Seth, sa mère et le nouveau petit ami parfaitement gentil de la matriarche qui est explicitement conçu pour la rendre enfantine et ridicule. Mais cela lui permet finalement de se tirer d’affaire en justifiant toutes ses explosions et son comportement imprudent avec une finale censée être cathartique mais qui semble surtout désinvolte et artificielle. Moxie est du bon côté des choses, mais il sape les bords les plus rudes de la justice sociale au profit d’un idéalisme enfantin et finalement inutile. Moxie a le coeur à la bonne place, mais son manque déterminé de comédie et d’idées simplistes sape ce qu’il essaie de faire.
Moxie, exclusivement disponible sur Netflix.