[CRITIQUE] Mes rendez-vous avec Leo – Psychanalyse au Formule 1

Une femme d’âge mûr développe une relation inhabituellement intime avec son escorte dans Mes rendez-vous avec Leo, une comédie d’abord légère et franche sur le plan sexuel qui révèle des couches plus intimes à la fin. Cette comédie dramatique de la réalisatrice Sophie Hyde ne semble pas offrir grand-chose de plus que l’évidence au début, mais elle récompense les spectateurs qui s’accrochent.

Dans ce qui est essentiellement une pièce de théâtre composée de deux personnages et de trois scènes, Mes rendez-vous avec Leo met en vedette Emma Thompson dans le rôle de Nancy Stokes, une institutrice à la retraite et veuve depuis peu qui décide de faire quelque chose d’inhabituel dans ses vieux jours : explorer sa sexualité après avoir eu un seul partenaire, son défunt mari, pendant toute sa vie. Avec des possibilités limitées, un désir de garder les choses discrètes et un sens aigu de l’obtention de ce qu’elle veut, Nancy se tourne vers le monde des escortes – où elle trouve le dénommé Leo Grande (Daryl McCormack), un professionnel sans état d’âme.

Mes rendez-vous avec Leo s’ouvre sur la première rencontre entre Leo et Nancy, dans un hôtel discret de moyen standing. Nancy, nerveuse, tâtonne pendant le rendez-vous, mais Leo, compétent en la matière, parvient à la convaincre. Un deuxième acte ajoute de la tension narrative au mélange. Satisfaite de la première rencontre, Nancy invite Leo à revenir dans la même chambre d’hôtel pour le deuxième round, mais cette fois, elle a une liste de domaines qu’elle aimerait explorer. Elle a également effectué des recherches personnelles sur le sujet et sur la véritable identité de Leo, ce qui a fini par ébranler le comportement calme de l’escorte.

Le troisième acte ramène le couple à l’hôtel pour résoudre le problème, mais cette fois, ils partagent leurs pensées intimes autour d’une tasse de café plutôt que dans une chambre. Au cours des deux premiers actes, Mes rendez-vous avec Leo, avec ses sensibilités légères de comédie britannique, donne lieu à une représentation inauthentique, presque hypocrite, du sexe et de la sexualité. Malgré la nature de la procédure, le film est presque aussi timide que Nancy pour aborder des détails plus intimes. Mais il y arrive lentement : dans les dernières scènes du film, son honnêteté non dissimulée lui confère une certaine puissance.

À l’instar du film lui-même, la performance de Thompson passe de la comédie à l’introspection : au départ, elle surjoue le rôle, mais on ne peut nier l’authenticité qui s’infiltre dans le personnage au fil du temps, ni le caractère brut des derniers instants de Mes rendez-vous avec Leo. McCormack offre une performance imposante dans le rôle de Leo Grande, mais bien qu’il soit le seul autre personnage du film, il n’a pas autant de possibilités que Thompson. Alors que le deuxième acte menace de donner un arc à son personnage, il retourne à ses occupations habituelles au troisième acte.

Mes rendez-vous avec Leo donne l’impression d’avoir été réalisé dans le cadre du protocole Covid, avec un nombre limité de personnes à l’écran et (probablement) sur le plateau. Mais on n’a pas non plus l’impression que les réalisateurs ont sacrifié quoi que ce soit pour réaliser le film. Bien qu’il puisse être rebutant au départ, le long-métrage récompense finalement les spectateurs patients.

Note : 3 sur 5.

Mes rendez-vous avec Leo au cinéma le 30 novembre 2022.

0
0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *